<56> violences dont la cour de Pologne a voulu user à cet égard. Cette nouvelle n'a pu que me causer de la joie, parceque je venais justement d'être informé qu'il y avait eu un concert pris entre les Czartoryski, le comte Keyserlingk et la cour de Pologne de faire glisser dans les constitutions qu'on ferait de cette Diète, en cas qu'elle subsisterait, au delà de soixante points fort préjudiciables tant à la République qu'à moi, dont il n'avait été jamais question dans les délibérations de la Diète, et que le parti de la cour s'était autant flatté que le coup ne saurait manquer, que ces constitutions ont été toutes faites. L'alliance avec les deux cours impériales y doit avoir été le premier point, et d'ailleurs de certains préparatifs pour pouvoir faire réussir ensuite le projet de l'augmentation des troupes de la Pologne, avec d'autres points encore très préjudiciables qu'on aurait glissés dans les constitutions, si l'on était parvenu jusque là. L'on prétend d'ailleurs que le comte Keyserlingk doit avoir distribué beaucoup d'argent entre les Nonces pour faire réussir ce Concert, qui se trouve heureusement tout-à-fait dérangé par la rupture de la Diète qui vient de se faire.

Pour ce qui regarde les affaires de Russie, je veux bien vous dire que je ne suis aucunement en peine de toutes les ostentations qu'elle fera dans le cours de cette année, ni des marches et contre-marches de ses troupes; mais ce qui doit occuper à présent toute votre attention, c'est les menées et les intrigues que le Chancelier formera pour embarrasser la Diète qu'on assemblera en Suède, et pour parvenir à ses vues.

Federic.

Nach dem Concept.


4475. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.

Charlottenbourg, 21 août 1750.

J'ai bien reçu votre dépêche du 12 de ce mois et vous sais tout le gré du monde de l'ample détail que vous m'avez fait de tout ce qui s'est passé relativement à la Diète qui vient d'être heureusement rompue, et par là les concerts pernicieux des cours de Dresde, de Vienne et de Pétersbourg entièrement dérangés. Vous concevrez aisément combien je dois être pénétré de joie de ce que vos soins et peines ont eu toute la réussite que j'en attendais, et j'avoue qu'on ne saurait se prendre mieux ni plus adroitement que de la façon que vous vous êtes pris sur tout ceci. Comptez sur ma reconnaissance et que ma façon de penser pour vous ne variera jamais. Au surplus, je me persuade que vous soutiendrez votre ouvrage jusqu'à la fin et que vous ne permettez pas que la cour de Dresde, sous prétexte de nullité de la protestation du nonce Wydzga, parcequ'elle avait été faite après la limitation de la session, ne tâche encore d'exécuter ses vues.