<561> bien affectueux sur ce sujet à ma sœur, la Reine. Vous tâcherez de lui insinuer encore alors convenablement que cette assiette favorable des esprits me paraissait un moment bien propre pour rapatrier les différentes factions et pour se concilier au moins ceux du parti contraire qui de bonne foi voudraient rentrer dans la bonne voie. Qu'au surplus j'estimais que la cour saurait se contenter cette fois-ci de cet accroissement de son autorité et qu'il faudrait laisser écouler tranquillement le reste de la Diète.

Au reste, je ne veux point vous laisser ignorer que, selon mes dernières lettres de Vienne, la cour y a été bien surprise et frappée de ce que la Diète de Suède se passait avec tant d'union, tandis qu'elle s'était attendue de tout le contraire.

Federic.

Nach dem Concept.


5242. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 14 décembre 1751.

Vos rapports du 30 du mois dernier et du 3 de ce mois m'ont été rendus à la fois. Il est aisément à comprendre combien il doit être sensible au roi d'Angleterre de se voir dans le risque de perdre encore ce qui lui reste de fils, par la maladie dangereuse dont le duc de Cumberland est attaqué; mais ce que je souhaiterais de savoir de vous, [est] si des évènements aussi fâcheux ne font point de l'impression au roi d'Angleterre à ce qu'il devienne plus scrupuleux et plus timide dans le maniement des grandes affaires, quand la réflexion lui vient que du jour qu'il viendra lui-même à décéder, son successeur sera sous la tutelle d'une régence qui ne voudra pas courir les hasards de poursuivre le système violent qu'il s'est formé par rapport aux affaires publiques. T'attendrai votre rapport là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


5243. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Potsdam, 14 décembre 1751.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 28 du mois passé et du 2 de ce mois. J'ai trouvé très bien couché le mémoire que vous avez dressé et donné au sieur de Trudaine sur l'inégalité des deux tarifs et sur les avantages que la France saura retirer de son commerce avec la Prusse. Cependant, comme je vois bien qu'il y aura trop de difficultés pour convenir sur un tarif pour les marchandises de la France dans tous les ports et pays de ma domination, vu la trop grande inégalité de ce qui se paie actuellement en péages et accises dans mon pays de ces sortes de marchandises, à proportion des droits marqués dans le projet du tarif, et qu'il y a d'ailleurs inséré des marchandises absolument contrebandes en ce pays-ci, comme chapeaux de