<569> pour aplanir tout ce qu'il se peut avoir de différends entre elles et la Porte Ottomane, afin d'avoir aussi les bras libres de ce côté-là, et faites réfléchir, s'il y a moyen, les ministres de France sur les suites dangereuses qu'il y a à craindre pour les intérêts de la France, si tout cela réussit au gré des cours de Vienne et de Londres. Qu'on ne vous objecte pas que, par une neutralité dans l'Italie, la France sera d'autant plus à même d'agir autant plus efficacement en Allemagne; la Reine-Impératrice n'en sera du tout embarrassée, vu qu'elle pourra retirer presque tout ce qu'elle a de troupes en Italie, et, appuyée d'ailleurs par l'argent de l'Angleterre, elle fera tout ce qu'elle voudra.

Au surplus, je vous recommande qu'en faisant toutes ces réflexions aux ministres de France, vous ménagiez vos termes en sorte que leur vanité n'en soit point choquée et que, s'il y a moyen d'entretenir séparément de tout ceci le comte de Saint-Severin, de ne point perdre l'occasion à le faire en termes convenables. J'attendrai à son temps le rapport que vous me ferez là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept. Das Datum ergiebt der Bericht des Lord Marschall von Schottland, Paris 7. Januar 1752.


5251. AU BARON D'ASSEBURG, GRAND-MAÎTRE DE LA COUR DE COLOGNE, A BONN.

Berlin, [23] décembre 1751.

Monsieur le Baron d'Asseburg. C'est avec une satisfaction bien sensible que j'ai reçu les assurances que vous m'avez données par la lettre du 6 de ce mois de la persévérance du Sérénissime Électeur votre maître dans le système qu'il suit actuellement par rapport aux affaires de l'Empire. Quelque naturelle que dût être cette disposition à un Prince aussi éclairé et aussi rempli de sentiments patriotiques que Son Altesse Électorale, et quelque convenable qu'elle soit à ses intérêts et à ceux de l'illustre maison dont elle est issue, je connais trop les artifices et les intrigues qu'on met en œuvre afin de les lui faire perdre de vue et de l'engager dans un système opposé, pour être tout-à-fait sans inquiétude sur cet article. Je ne vous déguiserai même pas que je craindrais tout des pièges qu'on ne cesse de tendre à Son Altesse Électorale, si sa fermeté n'était soutenue et fortifiée dans les bons principes par un ministre de votre habileté et intégrité. Il me paraît superflu de vous encourager à continuer vos efforts pour affermir votre ouvrage et pour écarter tout ce qui pourrait y donner atteinte. Je suis persuadé que le zèle que vous avez pour la gloire et le service de votre maître suffit pour vous y animer, ce qui ne diminuera pourtant pas la reconnaissance que je vous en ai, ni l'envie de vous la marquer dans toutes les rencontres où je pourrai contribuer à votre satisfaction et à vos avantages.

Federic.

Nach dem Concept. „An Mylord Tyrconnell zugestellet 23. Dec.“