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5252. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Berlin, 24 décembre 1751.

Votre rapport du 14 de ce mois m'est bien parvenu. M. Lemaire aura bientôt des instructions précises touchant l'affaire de Knyphausen, et il y a tout lieu de présumer que cette affaire sera accommodée, vu qu'il est à croire que d'un côté le Danemark mettra de l'eau dans son vin, après que sa négociation en Russie est rompue, et que d'un autre côté je suis résolu de contribuer de mon mieux pour faciliter un accommodement sur cette affaire.

Federic.

P S.

25 décembre.

J'ai été fâché d'apprendre les tristes nouvelles1 que vous m'avez marquées par votre rapport du 18 de ce mois que je viens de recevoir. Marquez-moi ce que vous croyez des suites qui résulteraient s'il arrivait que la Reine succombât de son mal, et si sa mort saurait influer sur le système du Danemark, en sorte que par là il serait entièrement détaché alors de l'Angleterre.2

Nach dem Concept.


5253. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 25 décembre 1751.

J'ai reçu vos rapports du 7 et du 10 de ce mois. Je suis bien aise de savoir que les Pelham sont dans une disposition aussi pacifique que vous me le marquez. Nonobstant cela, j'appréhende que, quand une fois le roi d'Angleterre sera arrivé à Hanovre, il mènera bien plus loin milord Holdernesse que celui-ci voudra aller d'abord, et, comme ce Prince n'est jamais venu dans ses États, sans avoir fait bien des chipotages, il n'y voudra pas venir, l'année qui vient, sans y faire de nouveaux. Ce que je ne dis cependant que pour votre direction seule et afin de vous faire venir la pensée d'approfondir d'autant mieux les objets qui pourront être mis sur le tapis par le roi d'Angleterre pendant le séjour qu'il fera à Hanovre.

Nous venons d'avoir de fort tristes nouvelles de Copenhague par rapport à la reine de Danemark, qui est à la veille de la mort par une rupture ou descente au nombril qui lui est venue dans son état de grossesse, en sorte qu'on a été obligé de lui faire l'opération, dont elle est encore si mal que ses médecins craignent qu'elle n'en sache plus revenir. Marquez-moi si le roi d'Angleterre a été sensible et attendri, quand il a appris cette fâcheuse nouvelle, de même s'il a été touché du dangereux état où le duc de Cumberland a été en dernier lieu.3

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. die folgende Nummer.

2 Königin Luise von Dänemark war die Tochter Georg's II. von England.

3 Vergl. S. 561.