<572> moi. Outre cela, le dessein a été pris de faire proposer sous main, par le parti russien à la Diète, une alliance entre la Suède et entre la Russie, l'Autriche, l'Angleterre, la république de Hollande et la Saxe, et de faire bien relever par le parti anglais et russien les grands avantages que la Suède saurait retirer d'une alliance si puissante, entre lesquels l'on comptera que la Suède saurait ravoir par là cette partie de la Poméranie qu'elle a été obligée de céder autrefois à ma maison.

Quoique je ne sache vous garantir tout-à-fait la réalité de cet avis et que j'aie tout lieu de compter sur l'amitié, pénétration et droiture du roi de Suède, qui connaît trop ses intérêts pour se laisser imposer de propositions aussi superficielles, j'ai cru néanmoins nécessaire de vous informer de tout ceci, sachant que l'envie que les deux cours impériales portent à la France et à moi, est capable de les faire entrer dans des plans des plus chimériques. Mon intention est donc que, sans faire semblant d'être instruit de tout ce que dessus, vous devez observer avec toute l'attention imaginable les démarches que les ministres des cours susdites feront en Suède, afin de bien approfondir leurs menées. Vous devez prêter surtout votre attention à découvrir si effectivement l'on prépare les esprits en Suède pour leur faire goûter une telle alliance, et si l'on en mettra quelque chose sur le tapis auprès de la Diète.

Vous me marquerez exactement tout ce que vous en approfondirez et ne ferez autrement vos rapports là-dessus qu'à moi seul et immédiatement.

Federic.

Nach dem Concept.


5256. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 25 décembre 1751.

J'accuse votre dépêche du 13 de ce mois et applaudis parfaitement aux raisons que vous marquez avoir eues de différer à faire cette insinuation aux ministres de France touchant le sieur Durand que je vous avais ordonnée;1 aussi n'en direz-vous rien et laisserez tomber entièrement l'affaire.

Prenez-vous très bien de celle dont je vous ai chargé par rapport au dessein secret de la cour de Vienne pour placer le prince Charles de Lorraine, ou en défaut de celui un des Archiducs, au trône de Pologne, quand il viendra à vaquer.2 Mes soupçons s'en augmentent de jour à l'autre; ainsi tâchez de votre mieux d'en donner du réveil aux ministres de France et persuadez-les, de la manière la plus convenable, à ce qu'ils en fassent au moins quelque ouverture confidente à la Porte Ottomane et qu'ils la fassent sonder si, au cas que la cour de Vienne tenterait de réaliser et d'exécuter le susdit dessein, la Porte



1 Vergl. S. 547.

2 Vergl. S. 513. 557.