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5259. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 28 décembre 1751.

J'ai bien reçu votre dépêche du 14 de ce mois et suis charmé d'y voir que la Reine, ma sœur, ait pris le bon parti de céder aux circonstances et de se radoucir au sujet du sieur Havrincourt. Il n'a point tenu à moi de faire par mes insinuations qu'il ne fût rappelé, et j'ai fait faire des tentatives là-dessus en France,1 sans cependant blesser trop la délicatesse du ministère français à ce sujet; mais par tout ce qui m'en est revenu jusqu'à présent, je n'ai point lieu de présumer qu'on s'y prêtera d'abord, ainsi qu'il faudra bien dissimuler encore là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


5260. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Häseler meldet, Kopenhagen 21. December, das am 19. December erfolgte Ableben der Königin von Dänemark. „La mort de cette Reine ne saurait qu'avoir quelque influence dans les affaires, surtout quand il s'agira de remarier le Roi. On y pensera de bonne heure, et j'ai lieu de croire, Sire, que le Roi songera à cette occasion de s'unir plus étroitement à Votre Majesté. Ses dispositions m'ont toujours paru des plus favorables, et je dois dire à Votre Majesté qu'il m'a parlé toujours d'Elle avec une grande admiration, et j'ai remarqué en plusieurs rencontres qu'il désiré véritablement de lier une amitié plus étroite avec Votre Majesté. Il m'a fait l'honneur de me parler toutes tes fois qu'il y a eu d'occasion : il s'est communiqué même quelques fois pendant assez longtemps, surtout à la chasse, et la plupart des fois de la manière du monde la plus gracieuse et avec une bonté toute particulière. Mais j'ai observé une chose singulière, qui est qu'en présence de son conseil il me parle beaucoup moins et de longtemps pas avec la même bonté.“

Berlin, 28 décembre 1751.

Je vous sais bien de gré des informations intéressantes que vous m'avez données par votre dépêche du 21 de ce mois au sujet de la mort de la reine de Danemark, et je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule et avec ordre de n'en faire rien apparaître même dans les dépêches que vous ferez ordinairement au département des affaires étrangères ici, que je ne crois pas qu'on ira remarier si tôt le roi de Danemark, et que d'ailleurs ce n'est point mon affaire de former de grands plans à ce qu'il se lie là-dessus avec ma maison, quoique je sois charmé d'ailleurs des sentiments qu'en conséquence de votre rapport il vous a bien voulu témoigner à mon égard; au moins mon intention est que vous ne vous donnerez nul mouvement à ce sujet, que vous devez vous tenir tout clos et boutonné et laisser à la Providence d'en disposer tout comme elle voudra. S'il arrive que la cour de Danemark y pense, il



1 Vergl. S. 509. 557.