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faudra qu'elle m'en fasse des avances; quant à moi, je ne lui en ferai point, ni ne me jetterai à leur tête. Au surplus, quand le roi de Danemark vous a parlé avec bonté à ses parties de chasse, je n'en tire pas de conséquence; ce sont des occasions où l'on aime ordinairement à parler librement, sans expliquer ses vrais sentiments.

Pour ce qui regarde l'affaire de la comtesse de Bentinck, je m'en suis expliqué envers la France, qui apparemment en instruira bientôt M. Lemaire, pour en parler au baron de Bernstorff. J'estime que celui-ci sera plus traitable que par le passé, vu que la mort de la Reine le rend plus isolé que par le devant et qu'il a vu échouer sa négociation avec la Russie; en tout cas, l'on pourra toujours se relâcher, afin de mener cette affaire au but désiré.

Federic.

Nach dem Concept.


5261. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Berlin, 28 décembre 1751.

J'ai bien reçu votre rapport du 21 de ce mois. Continuez à me marquer avec cette exactitude que vous avez fait jusqu'à présent à ma satisfaction, ce qui se passe sur vos lieux, et, dans le cas que la réduction des troupes se fasse encore, entrez dans le détail là- dessus pour me mander le nombre des troupes qu'on va réduire, soit qu'on réduise des régiments entiers ou seulement quelques hommes de chaque régiment, et ce qui restera d'armée des troupes de la République.

Comme j'apprends par mes lettres de Vienne qu'on a envoyé de là des instructions au prince Charles de Lorraine à Bruxelles pour nommer des commissaires qui règleront l'affaire de la barrière avec la République, vous devez tâcher d'approfondir ce dont on conviendra làdessus et à quelles conditions on règlera cette affaire.

Federic.

Nach dem Concept.


5262. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 18. December: „J'ai marqué plusieurs fois que la cour d'ici n'était point édifiée que sans son avis la cour d'Angleterre et l'Espagne eussent engagé le roi de Sardaigne de prendre part au traité d'alliance comme partie principale... Il paraît que la cour d'Angleterre a pris le parti le plus sûr, pour n'être pas prévenue par la France. L'accession du roi de Sardaigne n'aurait peut-être pas été si aisée qu'on s'en est flatté ici, n'ayant dès le commencement été guère édifié

Berlin, 28 décembre 1751.

Il me paraît que la cour de Londres n'a pas mal gouverné celle de Turin, en lui accordant tout ce qu'elle a désiré au sujet des négociations qui se sont faites à Madrid, mal gré que la cour de Vienne en eût, et je suis persuadé que, si l'Angleterre n'eût point pris ce pli-là, l'affaire ne serait peut-être point réussie. Il