4390. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 7 juillet 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 20 du mois passé. Le jugement que le comte Lynar vous a marqué sur la situation présente de la Suède, et qu'il ne fallait point que la Suède fût subjuguée de la Russie, est très bien pensé; car si jamais celle-là fût opprimée de la dernière, le Danemark n'aurait tout au plus que le bénéfice de Polyphème, et, sans avoir guère à craindre de la Suède, il serait obligé de plier aveuglément aux volontés de la Russie.

Au reste, j'attends votre rapport sur la déclaration que je vous ai chargé de faire au comte Bestushew relativement aux affaires de Suède.7-2 Il me sera indifférent si vous avez une réponse ou non du Chancelier; comme il a dédaigné d'en faire à tant d'autres puissances respectables qui lui en ont fait sur le même sujet, je ne prétends à aucune préférence sur celles-ci.

Je ne comprends que trop que tous les moyens que les ennemis du Chancelier emploieront pour le culbuter, seront en vain : pendant que le comte Rasumowski le protégera et que celui-ci sera le favori, tout ce que l'on voudra entreprendre sur celui-là, ne fera que blanchir. Au surplus, dans la situation présente où se trouvent les affaires, je me tiens en droit de croire qu'au moins pour le moment présent le repos du Nord ne sera pas troublé.

Federic.

Nach dem Concept.

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7-2 Vergl. Bd. VII, 278. 408.