4425. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 25 juillet 1750.

J'approuve tout-à-fait la conduite que vous avez tenue au sujet de la distinction outrée et nullement soutenable que le comte Brühl a voulu mettre entre vous et les ministres de Suède et de Sardaigne et entre les deux ministres impériaux, à l'occasion de la fête des noces de sa fille.27-2 A la vérité, j'aurais mieux aimé que, vous doutant de la distinction qu'on pourrait faire aux ministres impériaux à cette fête, vous n'y fussiez point apparu. Mais comme la chose s'est passée quand il n'était plus temps de vous retirer sans bruit, vous avez toujours mieux fait de dire naturellement au comte de Brühl ce que vous pensiez sur son procédé irrégulier et mal digéré, que de parvenir à des éclats dont les suites auraient pu nuire à des intérêts plus essentiels. En attendant, vous devez prendre l'occasion encore d'insinuer assez clairement au comte Brühl que je n'avais point envisagé avec indifférence cette affaire, et que je m'en étais trouvé choqué de façon qu'il n'aurait pas de quoi s'étonner, si l'on usait un jour avec aussi peu de ménagement envers le ministre de Saxe à ma cour qu'on avait usé envers vous, et qu'on rendît la pareille à celui-ci.

Pour ce qui concerne les affaires relatives à la Diète, j'ai été content des nouvelles que vous m'avez marquées par votre dépêche du 15 du courant; vous connaissez mes sentiments à cet égard et que c'est sur vous et sur votre savoir-faire que je me repose, vous laissant le maître<28> du reste, pourvu que j'obtienne, sans manquer, mon but et que j'aie un jour la satisfaction d'apprendre positivement de vous que la Diète ait été abîmée et tous les pernicieux desseins que les mal intentionnés y avaient surbâtis, renversés.

Federic.

Nach dem Concept.



27-2 Voss, Höpken und der Marquis d'Aigue-Blanche waren beim Hochzeitsmahl des Gräflich Mniszech'schen Paares (vergl. S. 4) nicht wie die Grafen Sternberg und Keyserlingk an die Tafel des Königs von Polen gezogen worden, sondern hatten in einem andern Saale ihren Platz angewiesen erhalten. Brühl hatte die Sache nachträglich durch einen Zufall erklären wollen.