4510. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Neisse, 12 septembre 1750.

La dépêche que vous m'avez faite à la date du 25 du mois dernier, m'est heureusement parvenue. J'applaudis parfaitement au jugement que vous faites sur les vues et les intentions du Chancelier, et je présume tout comme vous qu'il n'y aura plus de troubles à appréhender dans le cours de cette année-ci, mais qu'il y aura d'autant plus de remueménage dans l'année prochaine, où le désordre sera bien plus grand que par le passé.

Les affaires intérieures de la Pologne nous donneront encore lieu à de nouvelles inquiétudes, puisque, depuis la dernière Diète rompue, la situation présente des affaires de Pologne est devenue très critique et l'aigreur et l'acharnement entre les grandes familles parvenus au point qu'il faut s'attendre à voir éclore des confédérations qui mettront toute la Pologne en troubles et confusion.

Comme j'apprends d'ailleurs que le ministre de Russie, le comte Keyserlingk, qui est de toutes les délibérations entre le comte de Brühl et entre la famille de Czartoryski, ne laisse pas de souffler au feu et d'inspirer des conseils des plus violents à la cour de Pologne, de même qu'au parti polonais qui est attaché à celle-ci, il est absolument nécessaire que vous dirigiez votre attention sur tout ce qui peut être relatif à ces affaires, et que vous tâchiez de pénétrer au possible jusqu'où le Chancelier voudra y entrer et quelles sauraient être ses vues à cet égard. Je vous recommande de vous appliquer avec soin là- dessus, afin que<78> vous sachiez m'informer exactement de ce que vous en aurez pu apprendre.

Federic.

Nach dem Concept.