4573. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 20 octobre 1750.

J'accuse les dépêches que vous m'avez faites du 29 dernier et du 3 du mois courant. Quant aux affaires de Pologne, je vous ai déjà fait informer par mes dépêches du département des affaires étrangères115-2 que tout y est actuellement tranquille et que la cour de Dresde a abandonné ses vues violentes, quand celle de Russie lui a fait déclarer par son ministre Keyserlingk qu'après le mauvais sort que la dernière Diète de la Pologne avait eu, elle ne se mêlerait plus du reste.

J'espère de parvenir à pénétrer les menées du chancelier Bestushew relativement aux affaires de la Suède, malgré le grand secret qu'il en garde; mais comme d'ailleurs je souhaite d'avoir présentement le plus de nouvelles que je pourrais de ce qui regarde les affaires de la Turquie, de même que de la Perse, vous tâcherez de m'en donner, aussi souvent que vous en aurez. Il est vrai que j'en ai de plusieurs côtés, mais je voudrais en avoir aussi de vous immédiatement.

Ce serait un heureux évènement à plusieurs égards, s'il plaisait à la Providence de retirer de ce monde celui115-3 dont vous me marquez dans votre dépêche immédiate que, si après son rétablissement il continue son train de vie, il ne la ferait longue; mais comme pour la<116> plupart du temps des gens de bien se meurent trop tôt et les méchants trop tard pour le monde, il faut appréhender que la même chose-n'arrive à l'égard du personnage en question.

Federic.

Nach dem Concept



115-2 Vergl. S. 110.

115-3 Graf Bestushew hatte einen heftigen Kolikanfall gehabt. Vergl. S. 93.