4613. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 7 novembre 1750.

J'ai bien reçu votre rapport du 25 d'octobre passé. Mon étonnement a été des plus grands, quand j'y ai vu que c'est sur moi qu'on rejette là où vous êtes la situation présente des affaires en Allemagne, par la raison que je n'avais pas pris la France au mot, lorsqu'elle m'offrit, il y a six mois, de donner des subsides pour prendre à mon service des troupes des Princes de l'Empire.144-1 Je ne veux pas entrer ici en discussion sur le tort qu'on me fait à ce sujet; on n'a qu'à penser à la différente situation où les affaires étaient alors et celle où elles se trouvent dans le moment présent. Mais indépendamment de tout cela, il n'y a rien de perdu à ce sujet; et parceque l'on montre tant d'empressement pour donner des subsides, je tâcherai de les satisfaire encore, pourvu que je sois seulement instruit jusqu'où la France souhaite que le nombre de pareilles troupes doive monter, et d'ailleurs pour combien d'années je puisse engager ces troupes. La modération dont j'ai usé alors, quand la France me fit la première ouverture de son offre, n'a rien gâté, il n'y a rien de perdu pour cela, il n'y a aucun de ces Princes de l'Empire que j'aurais pu engager alors de laisser à ma disposition ses troupes, moyennant des subsides, qui pendant cet intervalle du temps ait pris d'engagements avec les Puissances maritimes, ainsi que je compte de les avoir encore pour contenter la France à cet égard; car pour ce qui regarde l'électeur de Bavière, il est assez connu que je n'aurais jamais été à même de le disposer à notre faveur.

Federic.

Nach dem Concept.



144-1 Vergl. S. 102.