4762. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 3 février 1751.

Milord. J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 1er de ce mois avec les pièces qui vous sont parvenues de votre cour et que vous avez bien voulu me communiquer; rien du monde ne me peut être plus sensible et flatteur que les témoignages de son attention pour tout ce qui me regarde et la façon empressée dont elle prend à cœur les intérêts de ses alliés.

Je ne manquerai pas de communiquer au duc de Brunswick la copie de l'acte de garantie dont le Roi votre maître veut bien se charger de mon traité avec le Duc, de même que le projet de son acte d'acceptation de cette garantie; je les appuierai de mon mieux et j'espère de l'esprit juste et équitable de ce Prince qu'il ne se refusera point aux brèves explications que votre cour a trouvé bon d'insérer dans le premier acte, pour qu'il n'y reste aucun équivoque.

Quant aux prétentions de l'Électeur palatin à la charge de la cour de Vienne, je suis dans la ferme résolution de me diriger uniquement à ce sujet selon les intentions de votre cour et de seconder au possible tout ce que celle-ci trouvera juste et raisonnable.

L'article de l'Union à faire entre quelques Princes en Allemagne pour leur défense mutuelle et celle des constitutions de l'Empire, mérite une réflexion particulière, par bien des détails qu'il faut prendre en considération; d'ailleurs ce serait peut-être gâter l'affaire que de l'entreprendre soit trop tôt ou trop tard. C'est pourquoi je vous prie, Milord, de me laisser quelques jours de temps pour pouvoir y réfléchir mûrement. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.

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