4882. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 13 avril 1751.

J'ai reçu à la fois vos rapports du 30 dernier et du 2 de ce mois. L'évènement point du tout attendu de la mort du prince de Galles m'a extrêmement surpris, et j'en ai été véritablement affligé, par les bons sentiments qu'il m'a toujours marqués;326-1 il était digne d'une plus longue carrière. Je souhaiterais cependant d'être informé de vous si le roi d'Angleterre, malgré la dureté qu'il a eue de ne point s'informer de l'état de santé du feu Prince pendant sa dernière maladie, est à présent sensible et touché de sa mort, ou si celle-ci lui a été également indifférente.

Je voudrais d'ailleurs que vous vous appliquiez au possible à pouvoir me faire une juste idée sur le caractère du jeune prince George, à présent prince de Cornouailles, quel est son humeur et ses inclinations, s'il marque de l'esprit ou non, s'il est vif, capricieux ou débonnaire, et quels sauraient être ses penchants.

Au surplus, comme il n'est presque pas à douter que cet évènement ne manquera point d'avoir de l'influence sur les grandes affaires de l'Europe, vous devez tourner votre attention principale là-dessus, afin de bien approfondir le système que le ministère britannique adoptera à présent, principalement sur les deux grandes affaires qui m'intéressent le plus, savoir touchant l'élection d'un roi des Romains et concernant les affaires du Nord, afin de pouvoir m'en instruire exactement.

Federic.

Nach dem Concept.



326-1 Vergl. Bd. VI, 59. 340. 368.