4919. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 20. April : „J'ai eu l'honneur de mander à Votre Majesté le 9 de ce mois que les ducs de Newcastle et de Bedford étaient divisés sur le choix des personnes qu'on devait placer auprès du prince George. Dès lors, bien loin de s'être entendus, cette division est allée en augmentant, au point qu'il me revient de lieu sûr que le duc de Bedford est résolu de quitter sa place, si le duc de Newcastle continue à gagner du terrain sur lui et qu'il ne puisse placer, aussi, quelques-uns de ses créatures dans la maison que l'on va former au jeune Prince. Cette situation est cause que le Roi ne s'est pas encore déterminé, au moins qu'il n'a rien déclaré. Mais à vue de pays je crains que le duc de Newcastle ne l'emporte dans l'esprit de Sa Majesté sur celui de Bedford, quoique ce dernier soit soutenu par le duc de Cumberland, qui, soit dit en passant, n'est pas aussi bien avec le Roi que ci-devant. Si cela arrive, je ne répondrais pas qu'on fût aussi modéré ici relativement au système politique que l'on est obligé de l'être actuellement. Le duc de Bedford bride le duc de Newcastle. Il est pour la mo-

Potsdam, 4 mai 1751.

Votre rapport du 20 passé m'a été bien rendu. Il est assez heureux que dans la conjoncture du temps présent la position de la cour de Londres est telle que vous la marquez, et que les affaires politiques du dehors en restent suspendues au croc. Dans la division qui règne entre les deux secrétaires d'État, il faudra voir lequel d'entre eux emportera sur l'autre. Il est bien vrai que nous ne gagnerions pas, si c'est le duc de Newcastle, qui depuis bien du temps est reconnu d'être assez mal intentionné envers moi; cependant j'ai de la peine à croire que, quand même il aurait le dessus sur son rival, il voudrait entreprendre de pousser les choses à l'extrémité, ni donner la main à ce que l'élection d'un roi des Romains soit brusquée au

dération et pour l'unique intérêt de sa patrie. Mais si l'autre parvient à son but et qu'il n'ait autour de lui que des personnes qui lui soient entièrement dévouées, sa vivacité et sa grande complaisance pour toutes les fantaisies du Roi pourront l'entraîner plus loin que le véritable intérêt de sa patrie et la circonstance présente ne le permettent, outre qu'il aura l'avantage de manier à son gré l'esprit du jeune Prince par ses créatures. Telle est la position présente des affaires de cette cour, laquelle ne saurait tarder d'être tirée au clair, mais qui en attendant fait une espèce de bien, car on ne prend aucune résolution importante à l'égard des affaires étrangères et en particulier sur l'affaire de l'élection.“

moyen de la pluralité des voix, ne fût-ce que par la seule considération que, la pluralité des voix une fois établie pour être suffisante à l'élection d'un roi des Romains, serait autant que de rendre la couronne impériale héréditaire dans la maison d'Autriche, parcequ'alors la cour de Vienne serait toujours à même de se la procurer et de se passer même de la voix d'Hanovre, si elle trouve à propos de le faire.

Au reste, il court un bruit comme si le roi d'Angleterre avait eu quelque altération sur le parallèle que le public à Londres avait fait entre le feu prince de Galles et le prince Edouard connu dans l'histoire sous le nom de Prince noir. Quoique je ne regarde cela que comme une bagatelle, je voudrais cependant savoir de vous s'il est vrai que cette comparaison faite du public ait fait impression sur l'esprit du Roi.

Federic.

Nach dem Concept.