5210. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 23 novembre 1751.

Je n'ai pu apprendre qu'avec satisfaction la manière dont vous vous êtes expliqué envers la Reine, ma sœur, en conséquence de la dépêche que vous m'avez faite immédiatement en date du 9 de ce mois.

Bien que le ministère de France n'avoue pas que le Danemark lui eût fait la déclaration en termes exprès telle qu'on me l'a marquée et que je vous l'ai mandée,540-1 néanmoins ce ministère est convenu envers mon ministre que la cour danoise avait toujours dit que, si la Suède voulait entreprendre quelque changement dans la forme de son gouvernement, elle ne se croyait point obligée de tenir ses engagements qu'elle avait contractés avec elle; qu'elle ne se mêlerait pas, à la vérité, des affaires intérieures de la Suède, mais que, si les Suédois requerraient son appui pour résister au despotisme, elle se croyait en liberté de le leur accorder; qu'il y avait au reste deux ans que le Danemark avait fait cette déclaration et qu'il l'avait renouvelée du depuis en différentes occasions.

Voilà ce que les ministres de France m'ont avoué et ce que je voudrais bien que vous lisiez, après l'avoir déchiffré, à la Reine, ma sœur, en termes entiers, ou qu'au moins vous lui communiquiez dans son vrai sens.

Federic.

Nach dem Concept.



540-1 Vergl. S. 494.