5217. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 27 novembre 1751.

Milord. Je ne vous fais la présente que pour accuser vos dépêches du 15 de ce mois. Pour désabuser entièrement la cour de<544> France des soupçons que peut-être son ministre en Suède ou d'autres encore avaient tâché de lui inspirer, comme s'il y avait quelque intelligence secrète entre moi et la reine de Suède, ma sœur, qui avait quelque rapport à un changement à faire dans la forme du gouvernement présent de la Suède, j'ai fait lire544-1 par mon ministre de Podewils à milord Tyrconnell les copies des lettres que j'ai faites à ma susdite sœur, et, comme je ne doute pas que milord Tyrconnell n'en ait fait un rapport fidèle à sa cour, je dois la croire hors de doute sur ma sincérité et ma façon ouverte et cordiale d'agir avec elle.

Ce que vous m'avez appris jusqu'ici du caractère de M. de Saint-Contest et ce que je m'aperçois de sa façon d'agir, me fait présumer que c'est un homme sage, raisonnable et qui se conduit bien et avec fermeté dans les affaires qui regardent l'intérêt de la France. C'est aussi pourquoi vous devez employer vos soins de gagner de plus en plus son amitié et sa confiance et de le mettre sans affectation, et autant que cela se peut faire convenablement, dans mes intérêts.

Au surplus, mes lettres de Cologne portent que le voyage de l'Électeur pour Munich544-2 n'est pas encore tout-à-fait décidé et qu'au moins ce Prince n'y irait si tôt que l'on l'avait débité.

Federic.

Nach dem Concept.



544-1 Vergl. S. 514.

544-2 Vergl. S. 539.