5243. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Potsdam, 14 décembre 1751.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 28 du mois passé et du 2 de ce mois. J'ai trouvé très bien couché le mémoire que vous avez dressé et donné au sieur de Trudaine sur l'inégalité des deux tarifs et sur les avantages que la France saura retirer de son commerce avec la Prusse. Cependant, comme je vois bien qu'il y aura trop de difficultés pour convenir sur un tarif pour les marchandises de la France dans tous les ports et pays de ma domination, vu la trop grande inégalité de ce qui se paie actuellement en péages et accises dans mon pays de ces sortes de marchandises, à proportion des droits marqués dans le projet du tarif, et qu'il y a d'ailleurs inséré des marchandises absolument contrebandes en ce pays-ci, comme chapeaux de<562> toutes sortes et le sel de France, je crois que le meilleur sera que, si vous ne voyez point jour de pouvoir convenir d'un tarif, vous laissiez alors tomber tout-à-fait ce tarif et que vous ne vous attachiez que simplement au traité, afin de le faire parvenir à sa consistance, avec les modifications que vous avez proposées au sieur de Trudaine en conséquence de la copie que vous m'avez envoyée à la suite de votre rapport sous numéro 49.

Au surplus, vous emploierez tous vos soins et votre savoir-faire de finir à présent le plus tôt que vous pourrez cette affaire et d'en tirer le meilleur parti que vous pourrez; en attendant, je ferai parler encore au comte Tyrconnell pour qu'il recommande à sa cour qu'on mette plus de facilité dans cette négociation.

Pour vous aussi aider dans les frais que vous êtes obligé de soutenir pendant votre séjour à Paris, j'ai ordonné au banquier Splitgerber de vous faire remettre par ses correspondants à Paris encore la somme de 500 écus, qu'ils vous paieront contre votre quittance.

Federi.

Nach dem Concept.