<106> Je vous prie d'être persuadée de l'amitié et de la tendresse avec laquelle je serai à jamais, ma très chère sœur, votre très fidèle frère

Federic.

Nach dem Concept.


5439. MÉMOIRE DÉLIVRÉ AU SIEUR LE BAILLIF.

[Berlin], 3 mai 1752.

Le Roi est bien sensible à l'attention de Sa Majesté Très Chrétienne de l'avoir voulu informer confidemment de la proposition que le duc de Newcastle a faite au duc de Mirepoix, ambassadeur de France en Angleterre, de ce que Sa Majesté Britannique était dans le dessein de proposer à l'Empereur et à l'Impératrice, comme partie principalement intéressée à l'élection d'un roi des Romains, la demande du suffrage du Roi, et que Sa Majesté Britannique désirait que la France voulût bien se joindre à elle pour engager Sa Majesté à donner son consentement à cette élection, ajoutant que le roi d'Angleterre était en particulier dans la résolution de procurer à l'Électeur palatin une satisfaction raisonnable sur ses prétentions.

Et, Sa Majesté Très Chrétienne ayant désiré de savoir les sentiments du Roi sur la réponse qu'elle doit faire à cette proposition du roi d'Angleterre, Sa Majesté1 ne demande pas mieux que de se conformer en tout ce qui regarde cette élection aux lumières supérieures de Sa Majesté Très Chrétienne et aux sages avis de son ministère éclairé, et d'aller d un parfait concert dans cette affaire avec la France et les cours électorales de Bonn et de Manheim. C'est pourquoi le Roi persiste toujours dans les sentiments patriotiques que Sa Majesté a manifestés dès le commencement de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, en ce qu'elle ne demande rien pour elle pour prix de son suffrage, dès qu'il s'agit des intérêts de l'Empire et du bonheur de l'Allemagne. Plus attentif à ceux-là qu'aux siens propres, le Roi ne refusera point sa voix électorale, quand on la lui demandera de la part des cours de Vienne et de Londres en faveur de l'archiduc Joseph, bien entendu toutefois qu'on donne auparavant à son allié, l'Électeur palatin, une satisfaction juste et raisonnable sur les prétentions de Son Altesse Électorale, qu'on observe, dans l'élection même d'un roi des Romains, tout ce que la majesté du Corps Germanique, la dignité des Électeurs et les constitutions fondamentales, libertés et privilèges du Collège Électoral et des Princes et États de l'Empire demandent en pareille occasion, et qu'on accorde au Roi, ainsi qu'aux Électeurs alliés de Sa Majesté, les investitures électorales2 sur le pied que feu l'empereur Charles VII l'a promis au Roi, et sur quoi Sa Majesté est prête d'agir en tout cas d'un parfait concert même avec Sa Majesté Britannique, qui y a un intérêt égal.



1 Die folgenden Worte bis c'est pourquoi sind von dem Grafen Podewils in Gemässheit der Königlichen Resolution vom 1. Mai (Nr. 5433) in das Concept der Note nachträglich eingefügt.

2 Vergl. S. 7.