<124> commence à croire que par la grande confusion qui règne parmi les caisses de Saxe, personne n'est proprement instruit à combien vont les revenus du Roi; je me persuade cependant que par les avis que vous tirerez de votre homme d'affaires, vous en serez peu à peu instruit en sorte que vous pourriez en faire à la fin un calcul assez juste.

Des affaires de Pologne il ne nous est revenu aucune nouvelle qui méritât quelque attention. Quant au comte de Broglie qui va résider à la cour de Dresde de la part de la France, je veux vous avertir d'avance qu'il n'y arrivera que fort tard. Je ne compte pas que la cour d'Hanovre s'empressera trop pour seconder les vues de celle de Dresde par rapport aux dédommagements qu'elle demande de la Reine-Impératrice, par le peu de cas que les Anglais font de la Saxe; et il m'est revenu depuis peu que le chevalier Williams doit avoir été assez effronté de répondre un jour aux ministres saxons, lorsqu'ils avaient insisté sur de plus gros subsides : « :Mais dites-moi, à quoi êtes-vous bons? »

Au reste, j'attends avec impatience d'avoir de vous ces pièces intéressantes que notre homme d'affaires vous a fait espérer par rapport à ce qui a été fait autrefois à Varsovie et à Pétersbourg;1 je souhaiterais bien qu'il ne me fît pas trop languir là-dessus, sur quoi il éprouverait ma reconnaissance particulière.

L'on me mande en dernier lieu de Vienne qu'il y est arrivé un courrier de Pétersbourg, officier du régiment de Pretlack, avec des dépêches dont l'objet a paru être fort intéressant, vu que milord Hyndford s'était lâché à quelqu'un que Guy Dickens lui avait envoyé en même temps une dépêche chiffrée de six feuilles. Songez donc s'il n'y a pas [moyen] de tirer quelques éclaircissements là-dessus par notre homme d'affaires, puisque je présume qu'il est arrivé quelque chose d'important à Pétersbourg dont la cour de Dresde sera également instruite par son ministre.

Le sieur Rehnitz2 est parti avec mon agrément à Dresde pour mener, à ce qu'il a dit, sa femme à Potsdam. On lui a tenu de bonnes leçons avant son départ, pour qu'il doive se conduire bien prudemment pendant son séjour à Dresde.

Federic.

Nach dem Concept.


5466. AU BARON D'ASSEBURG, GRAND-MAÎTRE DE LA COUR DE COLOGNE, A PADERBORN.

Berlin, 27 mai 1752.

Monsieur le Baron d'Asseburg. Comme je prends beaucoup de part à tout ce qui vous intéresse, j'ai appris avec une satisfaction sensible, par votre lettre du 7 de ce mois, que les machinations que vos ennemis ont dressées contre vous pendant le dernier voyage de votre



1 Vergl. S. 95.

2 Vergl. S. 84. 95.