<129> aucune apparence que milord Hyndford saurait jamais ramener la cour de Vienne à mettre quelque chose du sien pour faciliter l'affaire de l'élection, vu qu'elle déclare à toute occasion au susdit lord, et envers tout qui le veut entendre, que, quoiqu'elle ne serait pas contraire au plan du roi d'Angleterre relativement à cette élection, cependant elle ne ferait le moindre sacrifice pour la faire constater et qu'elle avait trop donné jusqu'ici, pour ne pas vouloir donner plus la moindre chose, ainsi que la conséquence en est que, si l'Angleterre ne veut point laisser échouer l'affaire, il faudra bien qu'elle se charge de tous les frais seule.

Federic.

Nach dem Concept.


5474. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Magdebourg, 4 juin 1752.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites à la date du 26 du mois passé dernier, et c'est avec bien de la satisfaction que j'en ai appris combien vous avez réussi à réveiller l'attention de M. de Saint-Contest sur les affaires de Pologne et sur la nécessité indispensable qu'il y a pour prendre à temps des mesures pour obvier aux vues pernicieuses que portent les deux cours impériales contre la République. Quant au projet que, selon votre rapport, le baron de Scheffer vient de dresser à ce sujet, il est bon de vous avertir que, quelque bien intentionné que je connaisse ce ministre pour le bon système, néanmoins je l'ai trouvé toujours un peu chimérique dans ses projets, et qu'en conséquence vous ferez bien de vous informer précisément quels moyens il pense de proposer pour assurer l'élection libre en Pologne contre ceux qui y voudraient donner des atteintes. Aussi, quand vous verrez que ce serait principalement qu'il voudrait faire agir là dedans, vous devez faire observer au marquis de Saint-Contest que je ne pourrais pas goûter ce projet-là.

J'ai été charmé de voir que le mémoire que j'ai fait remettre au sieur Baillif pour expliquer ma façon de penser touchant l'élection d'un roi des Romains,1 a été tant goûté par M. de Saint-Contest et qu'il vient de le communiquer aux cours de Manheim et de Bonn pour avoir leurs avis là-dessus.

Vous remercierez, au surplus, ce ministre le plus obligeamment de ma part sur ce qu'il vous a déclaré au sujet des prétentions injustes et mal avisées que le roi d'Angleterre fait sur ma principauté d'Ostfrise; vous l'informerez tout comme je vous ai informé déjà,2 que la cour de Vienne a été assez sage et prudente pour n'avoir voulu donner aussi chaudement dans cette affaire, comme le roi d'Angleterre l'aurait bien souhaité, mais que, malgré cela, ce Prince s'obstine de pousser à l'ou-



1 Vergl. S. 106. 126.

2 Vergl. S. 108. 120.