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la situation présente de la République, elle ne saurait se prêter à cette accession sans s'exposer à des embarras inextricables.

Federic.

Nach dem Concept.


5502. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Charlottenbourg, 27 juin 1752.

Votre rapport du 20 de ce mois m'a été bien rendu. Il paraît à présent assez clair et d'une manière à n'en plus douter que le grand but des mouvements que le roi d'Angleterre se donne auprès de la cour de Vienne, indépendamment de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, n'est autre que de disposer la susdite cour de satisfaire la république de Hollande relativement au traité de barrière, pour la faire accéder après au traité de Pétersbourg.1 On m'assure à ce sujet que le roi d'Angleterre, quoique fort piqué de la conduite de la cour de Vienne et de sa roideur, a cependant, pour ne point abandonner son plan de l'accession de la République, fait déclarer à celle-là par milord Hyndford qu'il se chargerait de s'accommoder avec les [cours] de Saxe et de Manheim sur leurs prétentions, à condition que celle de Vienne satisfît la République par rapport à la barrière; il est d'ailleurs bien à présumer que l'objet des courriers que, selon vos rapports, le prince Louis de Brunswick a envoyés à Vienne, n'a été d'autre que d'animer cette cour pour contenter la République touchant la barrière, afin d'avoir par là son accession au susdit traité. C'est pourquoi je voudrais savoir de vous avec toute la précision possible si ce fera de l'impression aux régents de la République, quand le roi d'Angleterre mènerait la cour de Vienne à se rendre traitable par rapport à l'affaire de la barrière, et si alors la République pourrait bien se laisser entraîner à accéder au traité de Pétersbourg.

Federic.

Nach dem Concept.


5503. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Charlottenbourg, 27 juin 1752.

J'ai reçu votre rapport du 16 de ce mois. C'est bien faussement qu'on impute à la France et à ses intrigues cette obstination de la cour de Vienne de ne vouloir rien sacrifier pour acheminer l'affaire de l'élection du roi des Romains, et vous pouvez hardiment compter que ce sont de pures illusions et des contes faits à plaisir que tout ce dont on charge la France là-dessus. Tout au contraire, la vraie et seule raison de la roideur de la cour de Vienne à ce sujet est qu'elle a vu le roi d'Angleterre s'avancer aussi loin dans cette affaire que son honneur est trop intéressé à ne plus pouvoir reculer, en sorte qu'elle le



1 Vergl. Nr. 5501.