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prouver clairement que la France n'était point intentionnée de faire le moindre sacrifice pour cet effet. Que quant à ce qui regardait la déclaration que le comte de Haslang avait faite à Hanovre de la part de la cour de Bavière, il ne fallait point l'envisager comme une condition à laquelle l'Électeur attachait son suffrage, mais comme un avis qu'il proposait, et qu'ainsi il lui semblait qu'on n'en pouvait rien conclure ni en tirer aucun augure en notre faveur. Qu'enfin, il savait que cet Électeur avait formellement engagé sa voix et qu'il avait rendu la cour d'Hanovre maîtresse d'en disposer comment et quand elle le jugerait a propos. Que, comme il paraissait donc impossible de pouvoir opérer cette réunion, et que la protestation de Votre Majesté et des deux autres Electeurs aurait tout autant de force que si celle de l'électeur de Bavière y était jointe, il croyait qu'elle pourrait très bien, quand le besoin le requerrait, se faire, sans sa participation, tandis que la France déclarerait alors de son côté qu'ayant fait connaître de tout temps qu'elle ne consentirait à l'élection du roi des Romains qu'à condition que l'Électeur palatin fût satisfait et qu'on observerait envers les Electeurs qui lui étaient alliés, les égards qui leur étaient dus, elle ne reconnaîtrait point, aussi, l'archiduc Joseph en qualité de roi des Romains, avant qu'on eût rempli tous les engagements qu'elle avait pris par là. Que, si on voulait forcer Votre Majesté et Ses alliés à cette reconnaissance, ce serait alors le cas où il faudrait faire la guerre. Mais qu'il ne voyait point ce qui pourrait y obliger plus tôt. Ce ministre est donc de l'opinion que dans les circonstances présentes Votre Majesté ne saurait rien faire de mieux que d'écrire une lettre exhortatoire à l'électeur de Mayence, semblable, à peu près, à celle qu'Elle écrivit à ce Prince il y a environ deux ans,1 et il a chargé le sieur Baillif de conférer là-dessus avec Ses ministres et de leur exposer ultérieurement les sentiments de la France.“2

viennent de faire aussi mal à propos que jamais dans les troupes.3

Vous pouvez donc dire de ma part à M. de Saint-Contest, quand vous le verrez, que pour moi personnellement, je ne prenais aucun part à l'élection d'un roi des Romains, que c'était après tout une affaire qui me pouvait être très indifférente, mais que j'avais cru qu'il serait de la dignité de la France de soutenir les prétentions de l'Électeur palatin qui était son allié. Que si la France trouvait qu'il ne lui convenait pas à présent, je me le tiendrais pour dit, et que j'étais obligé d'avertir M. de Saint-Contest qu'il me revenait [tant] d'Hanovre que de tant d'autres endroits de l'Empire que le roi d'Angleterre tirait le plus grand parti qu'il pouvait de la réduction que la France avait faite dans son militaire, en insinuant à tous les Princes de l'Empire que les apparences les plus plausibles étaient qu'elle ne mettrait aucun empêchement à l'élection d'un roi des Romains, et que les déclarations vigoureuses qu'elle avait faites à différentes reprises, n'étaient que pour satisfaire ses alliés. Que ces insinuations du roi d'Angleterre faisaient tant d'impression sur la plus grande part des esprits qu'il ne fallait pas croire qu'on pourrait les arrêter par des déclarations et par des remontrances.

Que nous autres Électeurs qui avions tenu pour les intérêts de l'Électeur palatin, il nous restait le choix de protester contre la Diète de l'élection et de rappeler nos



1 Vergl. Bd. VIII, 182 Anm. 1.

2 Vergl. Nr. 5533 S. 171.

3 Vergl. S. 159.