<185> je crois que ce ministre a un peu trop aventuré ses sentiments là-dessus; car je sais de science certaine1 que le parti anglais en Hollande désespère presque tout-à-fait d'y pouvoir jamais entraîner la République, et que tous les autres Régents, au nombre desquels le Grand-Pensionnaire2 même se range, témoignent une aversion invincible contre cette accession et n'attribuent le triste état où la République se voit réduite aujourd'hui, qu'à son accession à la triple alliance d'autrefois.3 Et bien qu'il ne soit à douter que les ministres anglais et autrichiens ne tourmentent extrêmement les Régents de l'exemple de la Saxe, néanmoins l'aversion et la répugnance pour cette accession est si forte et générale que la douairière d'Orange même entrevoit le grand danger dans cet engagement, soit pour la République soit pour sa maison en particulier, qu'elle se gardera de faire une démarche qui l'exposerait à perdre le peu de crédit qui lui reste, et qui, dans le cas d'une guerre, pourrait culbuter elle et sa maison ou l'exposer au moins à de grands inconvénients.

Le profond silence que les ministres autrichiens gardent sur les dernières nouvelles de Constantinople, et qu'ils n'en ont fait communication qu'aux ministres de Russie et d'Angleterre, confirme mes soupçons qu'il faut bien que ces nouvelles soient plus intéressantes qu'on ne les fait paraître; je serais bien aise si par votre savoir-faire vous saviez pénétrer au fond de ce qui en est, afin de m'en instruire avec précision.

Federic.

Nach dem Concept.


5555. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 6 août 1752.

Votre dépêche du 23 du mois dernier m'a été bien rendue, et c'est avec bien de la satisfaction que j'ai appris les assurances que M. de Contest vous a données de vouloir terminer incessamment la négociation du sieur d'Ammon, dont j'attends avec impatience de voir la fin.

Je vous sais tout le gré possible des informations exactes que vous m'avez données touchant la réforme faite dans une partie des troupes de la France; aussi, par le compte que vous m'en avez rendu, je vois que ce n'est pas un fort grand objet, quoiqu'arrivé un peu hors de saison.

Je me réfère, quant à nos nouvelles relativement à l'élection, à ce que je vous ai fait apprendre par la dépêche ordinaire du département des affaires étrangères, et ne fais ici que vous faire observer que les Plus grandes difficultés que la cour d'Hanovre rencontre dans son projet,



1 Durch einen Bericht des Legationssecretär von der Hellen, Haag 25. Juli.

2 Steyn.

3 Der warschauer Vertrag vom 8. Januar 1745; Bd. IV, 83.