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5591. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Berlin, 31 août 1752.

J'aurai soin afin que, selon que vous le désirez par votre postscriptum du 25 de ce mois, il vous soit communiqué une note sur le prix du chanvre et des cordages en Prusse, et cela au plus tôt possible, par le sieur Splitgerber, vu que la chambre de guerre en Prusse ne l'a pas marqué et qu'il n'y a moyen de l'en avoir en si peu de temps qu'il paraît que le comte de Sylva1 destine pour faire partir son courrier.

Quant au prix des bois, il sera à peu près égal à celui de Poméranie, mais je veux bien vous dire que les bois propres à la construction des vaisseaux ne sont pas en si grande quantité en Prusse qu'en Poméranie, vu que les grands établissements que feu le Roi mon père y a faits, en ont consumé beaucoup. Mais au reste, si une fois un négoce de ce bois est rétabli en Prusse, il y aura moyen d'y suppléer par les provinces voisines de Pologne.

Federic.

Nach dem Concept.


5592. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Breslau, 6 septembre 1752.

La dépêche que vous m'avez faite du 25 dernier, m'a été bien rendue. Quelque juste que soit en soi-même la réflexion que M. de Saint-Contest a faite par rapport à l'accession du roi de Pologne au traité de Pétersbourg, il faut cependant qu'il connaisse fort mal ce Prince et la manière dont se font ses affaires, quand il reste dans l'opinion qu'en accédant audit traité il se serait stipulé l'assistance de la Russie pour la continuation de la dignité royale dans sa maison. Car pour peu qu'on soit instruit de la façon de faire les affaires de la cour de Saxe, l'on sait que ce n'est nullement le roi de Pologne qui les fait, mais uniquement son ministre Brühl, qui, vendu depuis longtemps aux cours de Vienne et de Pétersbourg, est obligé de plier absolument aux volontés de celles-ci. Au surplus, il est fort étonnant que la cour de France soit si mal servie de ses ministres aux cours étrangères pour que M. de Saint-Contest ait pu ignorer les mouvements que celle de Londres se donne pour négocier son accession au traité de Madrid, et que le marquis de Hautefort s'est vu obligé d'avoir recours au lord Hyndford pour apprendre le succès de la négociation de celuici à la cour de Vienne.

D'ailleurs, à entendre dire que les conférences du sieur Trudaine avec le chambellan Ammon ont été suspendues par la maladie de M. le Dauphin, l'on croirait que le premier serait le médecin ou l'apothicaire du Dauphin.



1 Vergl. S. 186.