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Au reste, quant au voyage de Fontainebleau, il faut bien que vous y suiviez la cour, pour continuer à veiller sur les affaires.

Federic.

P. S.

Le sieur de Castera, résident de la France, vient de mourir subitement à Varsovie; c'est une véritable perte pour la France, vu l'habileté et les grandes connaissances que cet honnête homme s'était acquises dans les affaires de Pologne. Comme le comte de Broglie1 est tout neuf encore dans les affaires de ce pays, et que d'ailleurs on est à la veille d'une Diète très critique, vous en parlerez à M. de Contest, pour qu'il songe de remplacer au plus tôt possible ce poste important dans les conjonctures présentes, par quelque sujet sage et intelligent.

Nach dem Concept.


5593. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Breslau, 8 septembre 1752.

Votre dépêche du 28 d'août dernier m'est parvenue. Comme je ne suis pas bien à même de vous marquer des nouvelles intéressantes pendant mon voyage présent en Silésie, je n'ai cette fois qu'à vous dire que les plaintes du chambellan d'Ammon sur les difficultés qu'on entasse les unes sur les autres touchant le projet d'une convention de commerce, continuent sans fin. Ne doutant pas que ledit sieur d'Ammon ne vous ait informé en détail de l'affaire en question, je ne saurais que vous avertir que je me lasse extrêmement de toutes ces longueurs et anicroches, que ma patience se verra enfin poussée à bout par là, de sorte que, si je n'en vois pas bientôt la fin, je croirai devoir, quoiqu'à regret, abandonner toute cette négociation et rappeler le sieur d'Ammon.

Federic.

Nach dem Concept.


5594. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Breslau, 8 septembre 1752.

Votre dépêche du 30 août dernier m'est bien entrée. C'est une vraie perte tant pour la France que pour moi que celle que nous v'enons de faire par la mort du sieur de Castera, dont je suis bien fâché.

Mais comme on n'y saurait remédier, et qu'il faut que les choses n'en aillent pas moins leur train, il faut à présent que vous redoubliez de soins et d'attention, que vous payiez seul de votre personne et que vous travailliez du mieux que vous pourrez pour l'avancement du bien de mes intérêts.



1 Vergl. S. 210.