<215> Silésie, et pour les grains de Pologne; il ne s'y pratique autre chose que ce qui y a été observé du temps que la Silésie a été encore sous la domination autrichienne.

Au surplus j'espère que vous ne laisserez pas le temps aux susdits nonces pour crier beaucoup à la Diète, vu le plan que vous vous êtes formé de la rompre dès le commencement, d'autant plus que c'est une intrigue des Saxons et apparemment des comtes Brühl et Sulkowski, par les intérêts particuliers qu'ils y ont.

Federic.

Nach dem Concept.


5600. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A GRODNO.

Potsdam, 23 septembre 1752.

Vos rapports sous les numéros 5 et 6 me sont heureusement entrés. Ne sachant point vous donner de nouvelles instructions sur tout ce que vous me marquez touchant la situation présente des affaires par rapport à la Diète, je dois simplement me remettre en tout ceci à votre dextérité et savoir-faire, en sorte que vous dirigerez vous-même vos démarches, selon que le bien de mes intérêts le demandera. Au surplus, je regarderais comme un évènement bien heureux, si vous savez parvenir à voir la Diète rompue dès son commencement.

J'ai été bien aise d'apprendre que le comte de Broglie commence à prendre confiance en vous; orgueilleux et vain qu'il est de son naturel, vous vous le captiverez, je crois, parfaitement, pourvu que vous flattiez adroitement sa vanité et son ambition.

Pour faire tout de ma part afin de vous mettre à même d'exécuter mes intentions et ne pas laisser subsister la Diète, ni nous faire faire tout le mal que mes ennemis voudraient faire à cette occasion-là, je viens d'ordonner à mon président de la chambre de guerre et des domaines à Kœnigsberg, le sieur de Massow, de tenir prêt pour vous encore la somme de 3,000 écus et de vous l'envoyer d'abord à Grodno, que vous la lui demanderez par quelque lettre de votre main propre. Je regarde pour superflu de vous recommander bien de ne toucher à ce fonds qu'au cas de la dernière extrémité et de ménager partout mon argent avec économie, connaissant trop votre zèle pour mes intérêts. Au reste, si j'ose me fier aux lettres qui nous sont revenues, les Russes et les Anglais ne sont eux-mêmes trop persuadés que la Diète subsistera, mais l'envisagent au contraire déjà comme rompue, ainsi que peut-être vous n'aurez pas besoin de répandre autant d'argent que vous le croyez à cette heure, pour parvenir à vos fins.

Au surplus, supposé que la Diète soit commencée et que les nonces Parviennent à leurs délibérations ordinaires, ne sauriez-vous pas trouver moyen d'exciter quelques nonces bien intentionnés et hardis qui léseraient directement le comte de Brühl, en proposant des griefs dans la chambre