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5298. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Berlin, 25 janvier 1752.

J'ai reçu à la fois vos rapports du 15 et du 18 de ce mois. Selon mes nouvelles de Pétersbourg, il faut que le comte Lynar en soit déjà parti et actuellement en chemin; au surplus, il me sera assez indifférent quel sera le rôle qu'il jouera à son retour à Copenhague, vu le caractère dont vous le peignez, et qui est d'ailleurs assez connu, et que la bonne cause n'a plus à espérer de lui que des Bernstorff et des Berckentin. Ce qui m'est à présent le plus intéressant d'apprendre de vous, c'est le parti que le roi de Danemark prendra pour se remarier,1 et si ceux qui sont attachés à l'Angleterre, gagneront sur lui qu'il rentre de nouveau dans l'alliance avec la famille du roi d'Angleterre, ou si son choix tombera sur une autre alliance; sur quoi vous ne laisserez pas de me donner des informations exactes.

Federic.

Nach dem Concept.


5299. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 28 janvier 1752.

Les circonstances dans lesquelles la cour de Dresde se trouve relativement à ses finances, étant effectivement telles que vous le marquez par votre rapport du 22 de ce mois, le manque d'argent ne tardera guère de pénétrer jusqu'à la cour même et aboutira à une banqueroute générale.

Mon intention est donc que vous réfléchissiez soigneusement sur ce que je vous ai écrit en dernier lieu touchant le bailliage de Gommern,2 mais que vous vous conduisiez à cet égard avec la dernière circonspection et grande prudence.

Je suis très persuadé que la cour de Dresde tentera jusqu'à l'impossible, avant que de se résoudre à aliéner en ma faveur ou bien à me donner en hypothèque quelques-uns de ses bailliages; cependant se pourrait-il que le trop grand manque d'argent qui ferait cesser le crédit de la Saxe, lui fit changer d'idée et nous guidât à convenir de quelque chose avec elle sur pareil article, pourvu que de votre côté vous ménagiez prudemment et de loin cette affaire, que vous n'y paraissiez aucunement et que vous y apportiez toutes les précautions et dextérité dont vous êtes capable.

Federic.

On a arrêté deux déserteurs de mon régiment et deux officiers qui les ont suivis à Niemegk. Je crois que le prince Eugène est cause de cette impertinence. Vous direz à Brühl que je ne reconnais pas la



1 Vergl. S. 5—7.

2 Vergl. S. 11.