<221>action que le Danemark a proposée, et bien que la comtesse de Bentinck y voudrait regimber, je lui ai fait déclarer tout naturellement qu'à moins qu'elle n'acceptât cette transaction, je ne saurais plus me mêler de ses affaires, de sorte qu'elle a paru y acquiescer alors. La seule difficulté qu'il restait à vider, était l'article de la garantie1 sur cette composition que je demandais de bon droit et par plus d'un titre; mais comme la cour de Danemark ne voulut du tout goûter cette proposition, au lieu de laquelle elle offrit caution bourgeoise à faire par quelques marchands à Hambourg, la France également que moi pensâmes qu'une telle caution bourgeoise serait autant contre la dignité de la cour de Danemark même qu'elle ne saurait point me convenir, ainsi donc que, pour faciliter encore de mon mieux cet accommodement, je fis proposer à la susdite cour une garantie à faire par le directoire du cercle de Westphalie, proposition sur laquelle encore cette cour n'a point voulu acquiescer, mais au sujet de laquelle je viens d'être informé par mon ministre à Copenhague que le baron de Bernstorff l'a fait parfaitement ignorer au grand-maréchal comte Moltke et au comte de Dehn, en sorte que ceux-ci sont persuadés que ledit ministre Bernstorff, par un motif de ses mauvaises intentions, n'en avait pas même fait rapport au roi de Danemark et qu'il l'avait rejetée de son propre chef, et qu'au moins le comte Dehn a assuré à mon dit ministre qu'il n'en a été jamais question dans le conseil depuis qu'il y était.

Au surplus, je prie Votre Altesse de vouloir bien assurer au Duc, Son frère, que je prêterai toute facilité de ma part pour finir cette affaire, autant que cela pourra convenir à ma dignité, et je laisse d'ailleurs à la considération du Duc s'il ne convient pas de faire usage de cette supercherie commise par le sieur de Bernstorff, pour convaincre Sa Majesté Danoise de l'infidélité et des mauvaises intentions de son ministre. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur mon Cousin, etc.

Federic.

Nach dem Concept.


5609. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 30 septembre 1752.

Le rapport que vous m'avez fait du 23 de ce mois, m'a été bien rendu, et j'ai vu avec un sensible plaisir l'empressement que le comte de Dehn continue de vous marquer sur le rétablissement d'une perfaite intelligence entre moi et le Roi son maître, auquel sujet vous devez dire avec un compliment convenable de ma part à ce ministre que je n'avais que le même désir et que je prêterais toutes les facilités possibles pour parvenir à ce but-là. Et comme il n'y avait que la fâcheuse



1 Vergl. Bd. VIII, 482.