<222> affaire de Bentinck qui y mettait encore quelque obstacle, lui, comte de Dehn, pourrait être persuadé que je passerais sur tout possible, pourvu que la cour de Danemark voulût goûter l'expédient proposé relativement à la garantie du directoire du Cercle sur ce qu'on était convenu par rapport à la comtesse Bentinck, expédient que le baron de Bernstorff, comme vous savez, avait trouvé apparemment si raisonnable que, pour ne point laisser finir cette affaire, mais entretenir plutôt, en conséquence de ses mauvais desseins, ces dissensions, n'avait osé proposer au conseil, ni en faire son rapport au Roi. Au surplus, je laisse à votre considération s'il ne sera convenable d'insinuer au susdit ministre que cette supercherie de la part du baron de Bernstorff serait peut-être la circonstance la plus propre pour se défaire de ce ministre dangereux, lorsqu'elle serait découverte au roi de Danemark avec les couleurs qu'il faut.

Federic.

Nach dem Concept.


5610. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A GRODNO.

Potsdam, 30 septembre 1752.

N'ayant point eu jusqu'à présent des nouvelles de votre arrivée à Grodno, je vous fais cette dépêche pour vous dire que, comme le président de la chancellerie de Suède, le baron de Hœpken, m'a fait informer qu'il venait d'être averti qu'il y avait quelque émissaire turc en Pologne, envoyé proprement par le Grand-Seigneur, mais sous le nom d'un officier de l'hospodar de Valachie, accrédité au Grand-Général de de la Couronne,1 pour s'informer exactement sous mains de ce qu'il était d'un avis qui était venu de différents endroits à la Porte d'un dessein et plan formé entre les deux cours impériales, pour faire monter le prince Charles de Lorraine au trône de Pologne, le cas de vacance existant, par le grand ombrage que la Porte prenait par ces avis; lui, baron de Hœpken, écrirait au ministre de. Suède en Pologne, pour lui ordonner de mettre à profit les occasions où il pourrait faire au député valachien des insinuations tendantes à augmenter ses soupçons, bien entendu sous mains et fort secrètement. A quelle occasion le susdit président de la chancellerie m'a fait prier de vouloir bien vous enjoindre de vous concerter là-dessus avec le ministre de Suède2 et agir de concert avec lui sur cet article-là.

Comme tant y a que mes intérêts avec ceux de la Suède sont communs pour contrecarrer au possible sous mains le susdit plan pernicieux et très préjudiciable, mon intention est que vous devez agir confidemment sur ce point-là avec le ministre de Suède, en l'informant, quoique sous le sceau du dernier secret, pour autant qu'il faut pour



1 Branicki.

2 Baron Karl Otto von Höpken.