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P. S.

Venant de recevoir encore votre dépêche du 5 courant, je veux vous dire encore que, si le chevalier [Williams]1 vient d'être accrédité comme ambassadeur auprès de la République, il n'est pas à douter que cela ne vise qu'à préparer de plus en plus les affaires pour réaliser le projet fait entre les deux cours impériales en faveur du prince Charles de Lorraine, auquel but j'attribue encore les mouvements extraordinaires qu'il se donne auprès de la Diète. Expliquez tout ceci bien à M. de Broglie et servez-vous-en pour lui faire comprendre qu'en voulant ménager la cour de Saxe jusqu'à ne vouloir contribuer de sa part à rompre bientôt la Diète, il travaillera même contre les intérêts de la maison royale de France. Au surplus, l'anecdote que vous trouverez, dans le rescrit ordinaire d'aujourd'hui du département touchant les vues secrètes personnelles du comte de Broglie,2 fait que je suis d'avis que vous marchiez un peu à pas mesurés avec lui et que vous ne lui confiiez pas tout-à-fait votre dernier secret. Aussi quand vous verrez qu'il ne voudra pas marcher droit, il faut que vous vous chargiez seul à faire rompre la Diète, en quoi je crois que le palatin de Belcz et son parti vous pourront bien servir.

Nach dem Concept.


5632. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 13. October: „Le chevalier de La Touche m'a dit que le comte de Broglie lui marquait que le comte de Brühl, lui ayant parlé des affaires de la Steuer … avait ajouté que, selon les lettres de M. de Bülow, lui, chevalier de La Touche, devait avoir eu une audience de Votre Majesté pour Lui faire des représentations sur cette même affaire, mais qu'il en était sorti fort mécontent de la réponse que Votre Majesté lui avait donnée, et qu'il avait sur le champ dépêché un courrier extraordinaire pour en informer sa cour, le chevalier de La Touche m'a témoigné être d'autant plus surpris de tout ce que

Potsdam, 16. October 1752.

Des Königs Majestät haben mir befohlen, bei Zurücksendung der Einlage an des Etats- und Cabinetsminister Herrn Grafen von Podewils Excellenz von Höchstderoselben wegen zu vermelden, wie Sr. Königl. Majestät es sehr lieb sei, dass M. de La Touche die grosse Duplicité des Ministre von Bülow und seines Hofes kennen lernete und über die ihm von nurgedachtem Ministre gespielete em-



1 Ergänzt aus Maltzahn's Bericht vom 5. October.

2 Die auf den Grafen Broglie bezügliche Stelle des Ministerialerlasses vom 14. October lautet : „Je ne conçois pas sur quoi l'ambassadeur de France peut fonder la grande sécurité qu'il manifeste … et la prévention d'être toujours à même de rompre cette assemblée, dès qu'il le jugera nécessaire. Après tout, sa façon de penser me surprend beaucoup moins, depuis que j'ai appris de fort bon lieu que le plan de ce ministre est de faire fortune par la faveur de la Dauphine, ce qui le met dans la nécessité d'avoir des complaisances et des ménagements pour la cour de Dresde et de sacrifier les intérêts de la Pologne à ceux de la Saxe.“