<245>taine quantité de sel par an, selon la répartition qui en sera faite, chose qui doit révolter extrêmement tous les esprits de la nation, de sorte qu'on en appréhende des suites très fâcheuses, en cas que la cour s'obstine à vouloir réaliser ce plan — j'ai bien voulu vous informer de cette nouvelle, pour que vous soyez à même de vous éclairer là-dessus, supposé qu'il en soit parvenu des particularités à Vienne.

Au surplus, ma curiosité est de savoir si la Reine-Impératrice reste déterminée à vouloir donner au comte de Kaunitz la charge de grandchancelier, malgré les efforts que le baron de Bartenstein fait pour l'en détourner, et quelles en sauraient être alors les suites; si vous croyez que la mésintelligence se mettra entre le comte de Kaunitz et le baron de Bartenstein; si elle pourra influer alors sur le Conseil de l'Impératrice; si elle en pourra être plus indécise dans les affaires et si la dissension se mettra dans le Conseil, en sorte qu'il saurait être partagé en factions ou partis. Vous ne laisserez pas de réfléchir bien sur tout ceci et de m'en marquer votre sentiment et ce que vous en conjecturez.

Federic.

Nach dem Concept.


5638. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A GRODNO.

Potsdam, 17 octobre 1752.

Votre rapport du 7 de ce mois ne contenant presque rien en substance que sur quoi je vous ai déjà écrit par mes précédentes, il me suffit de vous dire qu'il m'a été fort agréable d'apprendre que le comte Broglie tient toujours ferme contre toutes les suggestions artificieuses du comte Brühl. Vous tâcherez de le confirmer de plus en plus dans sa façon de penser juste qu'il a marquée jusqu'à présent.

Au reste, vous observerez que, dès qu'il ne se présentera à vous des affaires de quelque importance dont vous puissiez me faire votre rapport, vous évitiez d'entrer dans des détails prolixes et amples sur des choses peu intéressantes et ne les touchiez que brèvement, le Principal objet qui doit occuper votre attention, étant d'apporter tous les soins au monde, pour ne pas manquer le but que je me suis proposé relativement à la Diète.

Federic.

Nach dem Concept.


5639. AU CHEVALIER DE LA TOUCHE, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 18 octobre 1752.

Monsieur le Chevalier de La Touche. J'ai bien reçu la lettre qu'il vous a plu de m'écrire le 16 de ce mois. J'ai été charmé de l'occasion qui s'est présentée de marquer au maréchal duc de Belle-Isle,