<272>

n'y a pas eu moyen de le faire revenir de son dessein de quitter Grodno tout de suite … Il faut que je rende cette justice au comte de Broglie que je ne saurais en remarquer rien qu'il veuille ménager cette cour1 … Je ne saurais que me louer de la confiance qu'il me marque partout, et si Votre Majesté voulait faire parvenir au chevalier La Touche comment Elle est satisfaite de la conduite du comte Broglie à mon égard, cela ne manquerait pas de faire un bon effet.“

Pour nous autres, nous passerons aisément à la cour les fautes qu'elle fera à ce sujet : plus elle en fera, plus nos intérêts s'en trouveront bien.

Je ne manquerai pas de faire parler au chevalier de La Touche de la sorte que vous le désirez au sujet de M. de Broglie; aussi le témoignage que vous lui rendez sur sa conduite également sage et fermé, m'a fait bien du plaisir.

Federic.

Nach dem Concept.


5680. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 21 novembre 1752.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 11 et du 14 de ce mois, sur lesquelles je suis bien aise de vous faire observer qu'autant que je saurais présumer des différentes agitations qu'il y a actuellement à la cour où vous êtes, je crois qu'elles n'ont toutes pour objet que les affaires de Holstein.2 Mais quoi qu'il en soit, vous ferez toujours bien de porter une attention exacte et suivie à l'égard de ces affaires, quoique sans marquer ni embarras ni inquiétude, afin de pouvoir me faire vos rapports là-dessus. Quant à M. Lemaire, je ne pourrais jamais me persuader que sa cour voudrait faire un sacrifice au baron de Bernstorff d'un ministre aussi zélé pour ses intérêts et pour la cause commune que celui-là, mais tout ce que je saurais y faire, en attendant, sera de faire montrer clairement à sa cour que le sénateur baron de Scheffer a été la dupe du baron de Bernstorff.3

Federic.

Nach dem Concept.


5681. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 24 novembre 1752.

Votre rapport du 18 de ce mois m'a été bien rendu. Vous faites fort bien de porter toute votre attention pour bien observer et pour pénétrer au mieux tout ce manège qu'on remarque à présent à la cour où vous êtes, quoiqu'avec cela vous vous gardiez bien de faire apparaître ni inquiétudes ni embarras là-dessus. D'ailleurs vous verrez quand



1 Vergl. S. 241.

2 Vergl. S. 267.

3 Vergl. S. 26S,