<289> qu'une puissance à moitié abattue reprit un plus grand accroissement qu'elle n'en a eu du temps de Charles-Quint même, ni de dépeindre ici les risques que tous les alliés auraient à courir, si ce plan dangereux s'exécutait.

Nous sommes persuadés que c'est à présent le temps de l'empêcher; que le moyen le plus sûr est de porter les Turcs à faire la guerre; que c'est le seul moyen pour nous tous de conserver la paix, qu'il est le plus convenable pour tous les alliés, parceque la guerre des Turcs les sert, sans les exposer, et qu'enfin que, lorsqu'on aura bien approfondi ce projet, on se persuadera mieux de son utilité à cause que c'est l'unique de praticable.


Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Das Schreiben eigenhändig; die Beilage von der Hand des Geh. Secretärs Cöper. Das Concept der Beilage im Königl. Geh. Staatsarchiv zu Berlin eigenhändig.


5703. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Lord Marschall von Schottland berichtet, Paris 8. December: „Comme Votre Majesté m'ordonne de Lui dire mon opinion sur le succès qu'Elle doit attendre des propositions qu'Elle a faites au roi de France, je vais me mettre en devoir de le faire le mieux que je pourrai. Je crois donc que les ministres de France ne désirent rien plus ardemment que de pouvoir jouir le plus longtemps qu'il sera possible de la tranquillité présente et qu'ils sont persuadés qu'ils retireront toujours des Turcs, en cas de besoin, une déclaration telle qu'il faudra pour contenir les Russes et arrêter la cour de Vienne dans l'exécution des projets ambitieux qu'elle a formés. Ils appréhendent même que les Turcs, s'ils faisaient la guerre sans succès, s'en prendraient à la France pour les y avoir excités, et que les Anglais ne manqueraient pas de profiter d'une telle conjoncture pour se rendre les arbitres de la paix et pour inspirer aux ministres de la Porte de la méfiance contre la France, en la représentant comme une puissance qui ne pensait qu'à brouiller les affaires et qui abandonnait ses alliés dans le besoin, et c'est ce que M. de Saint-Contest m'a encore répété avant-hier. Votre Majesté aura observé que dans la réponse qu'on a faite à mon mémoire, on ne parle que des Russes et ne fait absolument aucune mention de la guerre contre l'Empereur, qui cependant un des objets

Berlin, 19 décembre 1752.

J'ai bien reçu votre dépêche immédiate du 8 de ce mois, au sujet de laquelle je vous sais infiniment du gré de ce que vous m'avez marqué tout nettement et avec toute franchise la vraie situation où se trouvent actuellement les affaires de la cour de France, et sa façon de penser à plusieurs égards. Ce sont de ces informations instructives que je désire de vous et qui me serviront de boussole pour me bien diriger avec cette cour dans tout ce que j'ai à négocier avec elle; aussi continuerez-vous de ne me laisser rien ignorer de ce qui peut me servir à cet objet.

Comme le roi de France m'a engagé par la dernière lettre que vous m'avez envoyée de sa part, de lui communiquer en toute confiance mes sentiments sur les affaires de Pologne, voici la réponse que je lui fais, que vous lui ferez rendre de la manière usitée là. J'ai joint séparément à ma lettre