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5711. AU CHEVALIER DE LA TOUCHE, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 28 décembre 1752.

Monsieur le Chevalier de La Touche. J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu me faire au sujet de celle qui vous a été adressée de la part du Roi votre maître pour me la rendre dans une audience particulière et secrète. Sur quoi je suis bien aise de vous dire que je vous verrai avec plaisir après mon retour instant à Berlin le samedi qui vient à onze heure midi, pourvu qu'il vous plaise de monter alors de ce côté du château où mes chambres derrières aboutissent, afin que vous sachiez entrer, sans être trop remarqué, dans celle où je voudrais vous entretenir seul et sans témoins.

Federic.

Nach dem Concept.


5712. AU GRAND-GÉNÉRAL DE LA COURONNE DE POLOGNE COMTE BRANICKI.

Berlin, 29 décembre 1752.

Monsieur le Grand-Général de la Couronne. Mon ministre le sieur de Maltzahn, qui m'a remis à son retour ici votre lettre du 4 de ce mois, a été en même temps un interprète fidèle de vos sentiments envers moi.

Non seulement la facilité que vous avez bien voulu apporter à l'expédition de passe-ports que je vous avais demandés pour quelquesuns de mes officiers, mais encore ce zèle louable, si digne d'un vrai patriote, qui vous a porté jusqu'ici à l'entretien de l'union étroite et de la bonne harmonie qui subsistent entre moi et le royaume de Pologne, m'obligeront toujours envers vous à une reconnaissance bien vive et proportionnée à des marques d'amitié aussi signalées.

Toutes les occasions me seront à mon tour fort agréables où je pourrai vous convaincre par tout ce qui dépendra de moi combien je prends à cœur la conservation des droits, des immunités et des privilèges d'une nation qui m'est si chère et dont vous êtes un des principaux appuis.

C'est une vérité dont je vous prié de ne pas douter, non plus que des assurances sincères que vous voudrez bien recevoir de ma part, lu on ne saurait vous estimer ni considérer plus que je fais. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach dem Concept.