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que par le passé. Madame de Choiseul partage un peu les faveurs, je veux dire le lit, du Roi; au moins tout le monde le croit. Il se pourrait aussi qu'il y entrât de la jalousie envers Votre Majesté. Quand un bel esprit veut donner l'exemple d'un grand homme et d'un grand roi, on va d'abord à trois cent lieues de Versailles. Il est bien vrai qu'on n'épargne pas ici l'encens; mais ce sont les sujets qui l'offrent, les étrangers n'en offrent guère. On sent bien ce que peuvent 150,000 hommes, conduits par Votre Majesté, et que sans l'appui de votre alliance la France ne saurait rien faire en Allemagne. Je suis persuadé, au reste, que Votre Majesté leur fera toujours faire, dans le besoin, tout ce qu'Elle voudra, et qu'ils se conformeront à Ses lumières, sans autre secours ni aide que de celui de l'esprit supérieur de Votre Majesté. Après tout, je ne perdrai pas de vue les occasions qui pourraient se présenter pour rendre la marquise pins favorable à Votre Majesté et si j'entrevois quelque moyen pour cela, j'aurai l'honneur d'en rendre compte à Votre Majesté.“

la dépêche ordinaire du département à la suite de celle-ci ce que le baron d'Asseburg, ministre de Cologne, nous a marqué à ce sujet, mais je ne me tiens pas encore tout-à-fait assuré que la fermeté de l'Électeur palatin ne serait ébranlée par la grande envie que ses ministres laissent remarquer de revirer vers la cour de Vienne. Enfin, comme nous touchons au terme qui doit décider si l'accommodement aura lieu ou non, j'espère de pouvoir vous donner en peu de temps des nouvelles là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


5718. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 2 janvier 1753.

J'ai reçu votre dépêche du 24 de décembre dernier et je me réfère ici sur ce que je vous ai déjà fait communiquer par la dépêche du département du dernier ordinaire de la manière dont l'électeur de Cologne s'est expliqué envers l'Électeur palatin par rapport à la négociation avec la cour de Vienne;1 et comme les remontrances que j'ai faites làdessus à ce Prince, tout aussi bien que la cour de Versailles,2 sont conçues presque en mêmes termes, il faudra attendre présentement l'effet qu'elles pourront avoir.

Je ne saurais, en attendant, disconvenir que j'appréhende que l'Électeur ne se laisse surprendre aux propositions de la cour de Vienne et ne se laisse disposer par celle-ci à tourner casaque.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 296.

2 Vergl. S. 278 Anm. 2.