<302> vu que j'avais réussi à faire comprendre à sa cour combien il était nécessaire pour les intérêts de la France que les démarches du baron de Bernstorff fussent observées par d'aussi bons yeux que ceux de M. Lemaire.1 Je suppose, en vous ordonnant de faire ces insinuations sous main et adroitement à lui, qu'elles lui feront peut-être plaisir, et abandonne tout ceci à votre dextérité et savoir-faire.

Federic.

Nach dem Concept.


5725. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 6 janvier 1753.

J'ai bien reçu votre dépêche du 22 de ce mois, qui m'a donné d'autant plus de satisfaction qu'elle m'a tiré des alarmes et des inquiétudes où j'étais relativement à l'état de santé de la Reine, ma sœur, et à ses affaires.

Comme je viens de m'expliquer dans la note ci-close,2 chiffrée de votre chiffre, sur ce qu'elle a désiré de savoir de moi, je demande qu'après avoir déchiffré vous-même cette note, vous tâchiez de la rendre à elle-même, de façon que tout autre ne s'en aperçoive pas. Vous l'accompagnerez d'ailleurs de tout ce que vous saurez imaginer de compliments obligeants de ma part à la Reine, pour l'assurer de toute ma tendresse et de la part que je prenais à tout ce qui la regardait, comme aussi des vœux sincères que je faisais pour son prompt et parfait rétablissement.

Federic.

Nach dem Concept.


5726. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

[Berlin, 6 janvier 1752.]

Il est certain que la situation où se trouve le roi de Suède est difficile; il est sûr que le Roi son prédécesseur a laissé rogner ses droits par le Sénat; j'avoue que le Roi d'à présent a raison de soutenir ses prérogatives, mais je crois qu'il faut le faire doucement et sans heurter de front l'esprit des sénateurs et l'amour de leur liberté. Les alliés de la Suède comprennent aussi bien que les Suédois qu'ils ne peuvent devenir des alliés utiles qu'en temps qu'ils changeront leur forme de gouvernement, mais il faut attendre les conjonctures. C'est là le grand point, et comme toutes vos démarches doivent tendre à ce but, je crois qu'il serait nécessaire de sacrifier des bagatelles pour gagner cet article, qui est le plus important. Si vous indisposez à présent les sénateurs, ils vous deviendront contraires lorsque une bonne occasion se présentera pour réformer le gouvernement présent; mais si vous les gagnez à cette



1 Vergl. S. 277.

2 Nr. 5726.