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5728. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Berlin, 6 janvier 1753.

Les rapports que vous m'avez faits du 26 et du 29 du mois passé dernier, m'ont été bien rendus, avec le plan de réduction dans les différentes gardes. Comme je désirerais de savoir à présent le vrai nombre des troupes que la République garde, et sur quel pied on les compte, vous vous en informerez avec la précision la plus possible et tâcherez de m'en faire un rapport exact.

Je me suis souvenu à cette occasion de ce que vous m'avez marqué autrefois de l'état malingre de la princesse douairière d'Orange, et que ses accès d'hydropisie faisaient craindre pour sa vie; il y a longtemps que vous n'avez rien touché dans vos rapports à cet égard, c'est pourquoi j'attends de vous que vous me marquiez dans quel état de santé cette Princesse se trouve actuellement et si les appréhensions pour une attaque d'hydropisie restent encore ou non.

D'ailleurs, comme vous n'avez sonné mot du ministre de Portugal, le comte de Sylva, depuis que je vous ai envoyé pour lui cette tabatière d'émail de Berlin que vous aviez demandé, je serais bien aise d'avoir des nouvelles à son égard et s'il est encore dans ces sentiments pour un traité de commerce à faire entre moi et le Portugal,1 comme il en a été autrefois en conséquence des rapports que vous m'en avez faits.

Federic.

Nach dem Concept.


5729. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 9 janvier 1753.

J'ai reçu votre rapport du 30 du mois dernier. Vous pouvez aisément vous imaginer que je ne saurais qu'être extrêmement curieux d'avoir le plus souvent possible des nouvelles des affaires de Turquie; c'est donc pourquoi vous continuerez à mettre toute votre application pour m'en instruire avec exactitude. Comme on a conjecturé qu'il y aurait quelque révolution pour cet objet dans l'hiver présent ou vers le printemps prochain et que nous sommes déjà au milieu de l'hiver, il faut qu'il commence à s'en développer quelque chose, supposé qu'on voudrait faire quelque démarche d'éclat, et il faudrait qu'on s'aperçut de quelques préparations qui le devançaient. Les dernières nouvelles que j'ai eues de Suède à ce sujet, marquent qu'il régnait à Constantinople assez de repos dans le public et beaucoup de timidité dans le nouveau ministère;2 que le Sultan, devenu plus circonspect par l'expérience du passé, n'avait point encore fixé sa confiance sur aucun des nouveaux ministres, et que le Grand-Visir n'allait qu'en tâtonnant. Tout cela néanmoins n'empêchait pas qu'il n'y subsistait encore quelque



1 Vergl. S. 304.

2 Vergl. S. 196.