<310> rendre le mois prochain, serait chargé de renouveler les instances de ses prédécesseurs; qu'on croyait donner du poids par les démonstrations guerrières et qu'on engagerait même les cours impériales à appuyer cette négociation. Que pour preuve qu'on ne perdait cette vue, le roi de Danemark venait de rappeler un nommé Gehler, un de ses sujets qui avait jusqu'ici servi en France et qui passait pour grand ingénieur; que cet homme était occupé depuis qu'il était arrivé, et qu'on jugeait ou qu'il s'agissait de construire des ouvrages sur les côtes de Seelande, ou bien pour exécuter une entreprise sur Landskrona, et qu'au surplus on avait envoyé ordre d'éprouver l'artillerie et de mettre toutes choses en état de pouvoir servir en campagne; enfin qu'on devait tout attendre de suites d'un ministre dont les projets n'aboutissaient assurément qu'à mettre de la confusion partout et à parvenir par ce moyen à se lier étroitement avec le parti opposé.

Bien que je suspende encore mon jugement sur tout ceci et que je ne saurais me persuader que le roi de Danemark voudrait à la Suède jusqu'à rompre ouvertement avec elle, je crois cependant que les circonstances ci-dessus alléguées méritent de l'attention. C'est pourquoi vous devez les communiquer convenablement et sans qu'il paraisse que je voudrais sonner le tocsin, au baron de Hœpken, tout comme au sieur de Rudenschceld, en leur insinuant que ces particularités méritassent bien à y faire réflexion et que, quant à moi, en bon allié, ami et parent de Leurs Majestés Suédoises, je souhaiterais qu'on prît des mesures pour ne point pouvoir être surpris; que la Suède par les bons arrangements qu'on opposerait à de susdits desseins, n'avait, selon moi, rien à craindre d'une guerre ouverte des Danois, au lieu que, si l'on ne prît des arrangements contre ce dessein, il saurait arriver qu'on l'exécutât contre Landskrona en faisant démolir ses ouvrages, et que la Suède ne serait que pour sa courte honte.

Federic.

Nach dem Concept.


5736. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 13 janvier 1753.

Vos dépêches du 29 du mois dernier m'ont été heureusement rendues. Il me suffit d'avoir indiqué aux ministres de France le mauvais procédé du baron de Bernstorff et les suites qui en résulteront, si cet homme continue d'avoir en mains le maniement des affaires de la cour de Copenhague. Il me paraît même que le temps est passé pour l'en faire déplacer, car mes lettres de Copenhague me marquent qu'il avait repris la confiance du Roi son maître, qu'il avait su également gagner celle du comte de Moltke, par la faiblesse reconnue de celui-ci, et qu'on devait tout attendre de suites d'un ministre dont les projets et les résolutions n'aboutissaient assurément qu'à mettre partout de la confusion et à parvenir par ce moyen à se lier étroitement avec le part