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de l'impossibilité qu'il y avait que les affaires pussent être de durée sur ce piedlà, et de leur faire sentir en même temps qu'il y avait un moyen de prévenir la tempête en ajoutant à l'autorité du Roi ce que lui était dû et ce que le bien des affaires exigeait suivant qu'on en pourrait convenir, et qu'au moyen de cela on leur ferait à eux un pont d'or. La Reine ajouta qu'elle voyait bien qu'il fallait tâcher de diviser le Sénat et que le crédit et l'adresse de ceux qu'elle venait de nommer, suffiraient pour réussir. J'ai cru devoir faire remarquer à la Reine que ces propos dans la bouche du comte Lieven feraient voir clair à ces Messieurs de quelle source ils partaient et que de là il était à craindre par l'expérience du passé qu'on ne s'en servît pour noircir la cour, en lui prêtant des projets qu'elle n'avait pourtant pas; mais que pareilles insinuations dans la bouche du ministre de France feraient tout un autre effet. La Reine entra d'abord dans ce sentiment et me chargea d'en écrire à Votre Majesté pour en savoir Sa pensée et s'il y aurait moyen d'y amener la cour de Versailles. J'en prévois bien la difficulté, mais j'ai au moins par là ralenti l'esprit de la Reine pour sa première idée, afin qu'elle aille d'autant plus bride en main et pour gagner aussi du temps pour pouvoir connaître les intentions de Votre Majesté à ce sujet-là. La Reine a voulu expressément que cette dépêche fût chiffrée de ma main propre.“

contribuer dans la situation présente des affaires à quelque changement de la forme du gouvernement, après que la dernière cour s'est déjà déclarée qu'elle ne se mêlerait pas des affaires intérieures de la Suède, pour ne pas retomber dans ces inconvénients d'où elle et moi avions eu bien de la peine de tirer la Suède. Enfin, tout considéré, je suis du sentiment qu'il faudrait de toute nécessité que la cour de Suède temporisât et attendît des conjonctures plus favorables, pour ne point se jeter dans des embarras sans fin; que ce serait une fausse démarche que de se précipiter et de trahir par là elle-même ses desseins secrets, et cela même sans d'autre effet que de s'aliéner entièrement le Sénat et d'aigrir la Russie, qui, dès qu'elle en serait informée, ne laisserait que de causer les mêmes alarmes qu'ils ont pensé d'accabler la Suède. Qu'au surplus l'on ne saurait point compter sur le Danemark, dont la conduite paraissait bien équivoque, et, enfin, qu'il serait d'une nécessité indispensable que la cour de Suède cachât mieux ses desseins, qu'elle ne risquât rien mal à propos, ni s'exposât à avoir le dessous à la Diète future, ce qui ne lui serait du tout avantageux, ni ne ferait honneur à sa conduite.

Federic.

Nach dem Concept.


5745. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 21. Januar, über die an ihn gerichtete Antwort des hessischen General lieutenants von Donop auf den unter dem 9. Januar aus

Berlin, 21. Januar 1753.

Er muss nur alles an den Chevalier de La Touche communi-