<332> Coblenz, mais avec instruction secrète de demeurer aussi longtemps à Manheim qu'il croira que sa présence pourrait contribuer à ce que les intérêts de la France et de ses alliés n'y périclitent point.

Quant au mémoire que le sieur de Brandau vous a remis, c'est aux ministres du Département de vous expliquer mes intentions sur son sujet, quoique l'affaire saurait être sursise jusqu'à l'arrivée du sieur de Fürst,1 qui part aujourd'hui pour Breslau, d'où après un séjour de quelques jours il poursuivra son chemin à Vienne.

Federic.

Nach dem Concept.


5761. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 6 février 1753.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez [faite] du 23 dernier. Pour cette fois je ne ferai rien de ce que vous me proposez pour écrire une lettre à ma sœur au sujet de la prétendue proposition de renouveler l'alliance avec la Russie.2 Je suis assuré que ni le roi ni la reine de Suède ne tremperont jamais dans une affaire aussi opposée à leurs vrais intérêts; ainsi, par une lettre telle que vous me proposez, je ne ferais que leur montrer mal à propos de la méfiance, ce que je ne trouve du tout nécessaire.

Quant aux armements de Danemark, j'ai à la vérité toute la peine imaginable de croire que la cour de Copenhague voudrait à l'improviste entreprendre quelque chose contre la Suède. Nonobstant cela, je souhaiterais qu'on ne s'endormît en Suède tout-à-fait là-dessus, au moins me marque-t-on que M. Lemaire n'est pas tout-à-fait tranquille sur ces prétendus armements, et quand ce sont les rapports du sieur de Fleming, ministre suédois à Copenhague, qui servent de boussole au ministère de Suède, je veux bien ne pas vous laisser ignorer que ce ministre ne se dirige depuis quelque temps qu'aux inspirations que le baron de Bernstorff [lui fait], de sorte que pour complaire à celui-ci il paraît souvent s'éloigner de l'abbé Lemaire et de mon ministre.

Au reste, comme les nouvelles publiques nous parlent depuis peu d'une somme importante que l'impératrice de Russie vient de remettre à ses sujets en arrérages des capitations depuis l'année 1724, je serais bien aise que vous sachiez trouver l'occasion de vous entretenir soit avec le baron de Posse ou avec le secrétaire Cederhielm,3 revenu depuis peu de Pétersbourg, sur le vrai état des finances de Russie et sur son administration présente.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 323.

2 Vergl. S. 326.

3 Verschrieben für Lagerflycht.