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5779. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Potsdam, 20 février 1753.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois. D'autant que le marquis de Saint-Contest m'avait déjà fait parvenir1 que j'aurais une réponse, touchant les changements que j'avais souhaité qu'on fît à l'article 4 du projet de la convention de commerce, qui remplirait mes désirs et par laquelle sa cour s'engagerait d'assurer à mes sujets les mêmes avantages qu'on pourrait accorder dans la suite aux Hollandais, aux Anséatiques, ainsi qu'aux autres puissances commerçantes, dans le renouvellement de leurs traités, je me suis attendu que l'affaire serait sur le point d'être finie, tout comme je dois présumer par votre rapport qu'elle sera actuellement faite. C'est aussi pourquoi j'ai ordonné que vos lettres de rappel vous soient expédiées et envoyées.

Au surplus, j'aurais aimé que vous vous fussiez épargné cet ennuyeux détail des plaintes et des soupçons contre des ennemis qui n'existent nulle part,2 et, pour le reste, vous auriez dû savoir que jamais je ne paie à ceux que j'envoie quelque part ce qu'ils dépensent en maîtresses et dentelles, en riches livrées et en de pareilles choses frivoles.

Federic.

Nach dem Concept.


5780. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 2. Februar:3 „Si Votre Majesté attend sans empressement la réponse qu'on doit donner à mon mémoire, le public est par contre fort impatient ici de la voir, et comme les démarches de Votre Majesté ont presque fait l'unique sujet des conversations de chacun, depuis qu'elles sont connues, cela a aussi engagé l'imagination des nouvellistes, et c'est sans doute par le canal de ceux-ci que les prétendus ordres envoyés à Hanovre dont Votre Majesté fait mention, ont été transmis dans l'étranger d'après les imprimés de cette ville, qui ont raisonné jusqu'ici à perte de vue sur ces matières … Bien est-il vrai que beaucoup de gens présument que, si le ministère de cette cour se laissait entraîner dans les idées générales de la nation, qui se croit insultée par l'arrêt que Votre Majesté a mis sur les fonds de Silésie, il permettrait qu'on usât de représailles par mer contre Votre Majesté — qu'alors, Sire, vous ne le souffririez pas impunément, et que Votre Majesté

Potsdam, 20 février 1753.

J'ai reçu à la fois vos rapports du 2 et du 6 de ce mois, qui m'ont appris ce qu'on présume des idées où l'on voudrait entraîner le ministère anglais, relativement à la démarche juste et loyale que j'ai faite pour procurer la satisfaction due à mes sujets à raison des pertes que les armateurs anglais leur avaient causées, et ce que vous me marquez au sujet de la réponse qu'on prépare sur mon mémoire. Je ne suis nullement embarrassé ni sur l'un ni sur l'autre, étant persuadé que tout n'aboutira à rien, sinon qu'on me répondra d'une manière déclinatoire et peut-être pas tout-à-fait hargneuse, sur quoi la justice de ma cause me fournira



1 Vergl. S. 337.

2 Vergl. Bd. IV, 477 ; VIII, 455.

3 Vergl. Nr. 5743 S. 318.