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5322. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 12 février 1752.

La dépêche que vous m'avez faite du 31 du mois dernier, m'a été bien rendue. Comme elle ne me fournit aucune occasion pour vous marquer des sujets intéressants, et que d'ailleurs la dépêche du département des affaires étrangères vous instruira des peu de nouvelles qui nous sont entrées, je me borne à vous dire que je viens d'être instruit de la façon présente de penser de la cour de Cassel, qui est telle qu'il est bien dommage que la France ne soit pas en fonds d'argent, pour en pouvoir offrir à ladite cour, avec laquelle on saurait faire présentement quelque chose.1

Au reste, ayant donné quelques commissions aux marchands Mettra et fils à Paris, mon intention est que, quand ils vous porteront quelque lettre ou petit paquet sous l'adresse à mon trésorier privé Fredersdorf, vous le mettiez sous l'enveloppe de vos dépêches ordinaires, que vous m'adressez immédiatement, afin qu'il me parvienne sûrement de cette façon-là.

Federic.

Nach dem Concept.


5323. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 12 février 1752.

J'ai bien reçu votre rapport du 3 de ce mois. Il serait bien singulier, si la cour où vous êtes était la dupe de celle de Sardaigne, quand celle-ci saurait tourner la négociation à Madrid de la sorte qu'il y eût une convention avec l'Espagne et les deux Infants en Italie2 à l'exclusion de la première susdite; j'ai cependant de la peine encore à croire que la chose arrivera.

Les dernières lettres de Londres nous confirment qu'on n'y songe point à présent à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, ainsi il sera à voir quelles seront les insinuations que les ministres des Puissances maritimes feront faire à la cour de Vienne en faveur de l'Électeur palatin. A cette occasion, je veux bien vous dire, quoiqu'absolument pour votre direction seule et avec défense de n'en laisser rien apercevoir à qui que ce soit, que, comme la France fait assez paraître vers moi qu'elle n'a pas tout-à-fait envie de s'opposer efficacement à la susdite élection, en conséquence je n'y ferai pas, aussi, de grandes oppositions, à moins que la cour de Vienne ne soit pas trop roide et trop impertinente pour ne point vouloir donner satisfaction à l'Électeur palatin sur ses prétentions justes et légitimes; car ce sera sur quoi la France et moi insisteront toujours comme sur une condition préalable,



1 Vergl. Bd. VIII, 598.

2 Der König beider Sicilien und der Herzog von Parma.