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5832. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 31 mars 1753.

Selon tous les avis que j'ai eus, j'ai tout lieu de croire qu'on n'ait point encore chipoté quelque chose avec l'électeur de Cologne par rapport à l'élection d'un roi des Romains; au moins crois-je que, s'il s'était passé quelque chose à ce sujet, j'en aurais été déjà informé par mes correspondances ordinaires.

Quant à la négociation avec l'Électeur palatin, je suis persuadé encore qu'elle pourrait bien tirer à sa fin et constater.

Quoique je sois du sentiment que la course du chevalier Williams n'ait été faite qu'aux instances de la cour de Saxe, pour appuyer ses prétendons à la charge de la cour de Vienne,1 il se peut bien cependant qu'il soit chargé en même temps de sa cour de sonder celle-là sur les bruits qui ont couru sur la prétendue invasion dans le pays d'Hanovre qu'on m'attribuait, et sur ce que le roi d'Angleterre devait s'attendre de la cour de Vienne, si le cas arrivait.

J'ai bien reçu à la suite de votre rapport du 21 de ce mois la lettre que la princesse de Kinsky m'a faite; mais comme elle ne regardait qu'une affaire de procès que cette princesse a devant mes tribunaux, j'ai ordonné à mon Grand-Chancelier d'examiner l'affaire et de m'en faire son rapport.

Federic.

Nach dem Concept.


5833. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 31 mars 1753.

J'ai reçu votre rapport du 16 de ce mois. Je compte absolument pour mal appris ce qu'on vous a dit touchant les sujets d'inquiétude que le Roi et son ministère doivent avoir prises après l'arrivée d'un courrier d'Hanovre avec la nouvelle de la déclaration que mon chargé d'affaires y avait faite.2 Il n'y a pas un mot de vrai des prétendues dispositions militaires que je faisais faire dans le voisinage d'Hanovre, et l'on y connaît assez que tout est tranquille sur mes frontières. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi on envisagerait comme extraordinaire la déclaration de mon susdit chargé d'affaires, la chose s'étant passée assez naturellement. On avait faussement débité que je préparais une invasion dans le pays d'Hanovre, ce qui causa de si fortes appréhensions sur les habitants que même les principaux d'entre eux commençaient à mettre en sûreté leurs meilleurs effets, dont mon susdit chargé d'affaires m'informa. Je lui répondis que c'étaient des bruits absolument faux et controuvés et qu'il n'avait qu'à le déclarer à tout qui le voulait entendre. Voilà comme la chose s'est passée bien naturelle-



1 Vergl. S. 367. 368.

2 Vergl. S. 358.