<386> comment des bruits absolument controuvés par des misérables et des fourbes avaient pu donner d'aussi fortes alarmes au roi d'Angleterre. Que pour convaincre lui, M. de Contest, de la pureté de mes intentions, je voudrais bien consentir à ce qu'il déclarât de bouche au ministre anglais à Paris, quand celui-ci lui en parlerait, qu'à moins que le roi d'Angleterre ne m'insultât ni ne m'attaquât le premier, la France ferait marcher toute son armée pour appuyer le roi d'Angleterre contre moi, si j'envahissais jusqu'à un village du pays d'Hanovre. Enfin que, si toutes ces protestations ne savaient tranquilliser le roi d'Angleterre contre ces appréhensions frivoles, ce ne serait plus de ma faute.

Il en est de même de certains bruits qui ont couru de certaines prétentions que j'allais former sur le pays de Saxe- auenbourg, que vous pourrez traiter également de controuvés et de ridicules, n'ayant pas songé un moment à de pareilles tracasseries. J'entends que vous ne déclariez tout ceci que verbalement et sans en donner quelque chose par écrit.

Federic.

Nach dem Concept.


5838. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Potsdam, 3 avril 1753.

Pour vous répondre sur le rapport que vous m'avez fait le ier de ce mois au sujet de la note que le chevalier de La Touche vous a rendue et dont je vous renvoie l'original ci-clos, je vous dirai que je ne veux pas absolument refuser les bons offices que la France m'offre pour aplanir aimablement les différends entre moi et l'Angleterre au sujet des déprédations commises envers mes sujets, étant assuré que je ne saurais mettre mes intérêts en de meilleures mains que celles de la France. Vous ajouterez que je ne saurais croire qu'une affaire d'aussi mince importance conduirait à une guerre ouverte; que je ne demandais rien à l'Angleterre que de juste et d'équitable et que je communiquerais à la France la réplique à laquelle nous travaillons actuellement sur la dernière réponse de l'Angleterre, par où l'on verrait que nos raisons étaient solides. Si alors la France peut disposer la cour de Londres, afin qu'elle se rende également à la raison et se prête à ce qui est équitable, j'en serais bien aise. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.