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5861. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Berlin, 17 avril 1753.

J'ai bien reçu votre rapport du 10 de ce mois et reconnais avec bien de la satisfaction le zèle que vous marquez pour me bien instruire de tous les manèges du ministre de Bernstorff. Quoique je ne voie aucun jour qu'il saurait jamais réussir au ministre de nous détacher la Suède, cependant il ne saurait être point indifférent à la France et à moi, surtout dans les circonstances présentes critiques, de perdre le Danemark. Continuez donc d'être bien attentif sur tout ce qui se passera à ces sujets, et tâchez de dévoiler de plus en plus le mystère pour m'en bien informer.

Federic.

Nach dem Concept.


5862. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 14. April: „Je compte de pouvoir envoyer copie in extenso de plusieurs dépêches du comte de Brühl aux ministres saxons à Pétersbourg et à Vienne;1 j'en viens de lire une au dernier dans laquelle le comte de Brühl enjoint au comte Flemming de représenter combien on avait raison de craindre avec toute la Pologne la grande convoitise, pour me servir de ses termes, de Votre Majesté pour la Prusse polonaise, qui serait tant à Sa convenance et par la possession de laquelle Votre Majesté serait le maître de quasi tout le produit et le commerce de ce royaume; aussi ajoute-t-il très faussement, dans l'intention de faire accroire à la cour de Vienne qu'on craint Votre Majesté et qu'on en parle hautement en Pologne, qu'on en avait parlé au Sénat publiquement, en se plaignant de l'inattention où l'on était de prévenir à temps un événement aussi sinistre dont on était menacé à la première occasion que les conjonctures de l'Europe présenteraient, dont il serait trop tard alors de chercher des remèdes, n'ayant peut-être alors que de vains regrets en partage. Cette dépêche est datée de Grodno du 14 octobre dernier. Il n'y a rien été dit pendant toute la Diète au Sénat qui contienne une idée de tout ce que le comte de Brühl ins-

Berlin, 20 avril 1753.

J'ai reçu les rapports que vous m'avez faits du 14 et du 17 de ce mois et vous sais parfaitement gré des expédients que vous me proposez pour détruire ces bruits grossiers, faux et calomnieux dont le comte Brühl se sert malicieusement pour nourrir les esprits des Polonais dans une méfiance constante contre moi; aussi serai-je bien aise que vous conveniez d'un concert là-dessus avec le comte de Broglie, de même que des expédients les plus propres, afin de faire cesser cette retenue du côté du ministère de France pour me faire des ouvertures par rapport aux affaires où il s'agit d'un intérêt commun. Sur quoi j'attendrai votre rapport.

Malgré tout ce que vous me dites des commissions du chevalier Williams à Vienne et de son peu de succès dans ce qu'il a proposé là en faveur de la cour de Dresde,



1 Vergl. S. 394.