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5875. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 30 avril 1753.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 17 et du 20 de ce mois. Je suis encore à attendre ce que la France me marquera de ce que l'Angleterre lui aura proposé pour entrer en composition sur mes différends avec elle relativement à l'affaire des déprédations exercées contre mes sujets. En attendant, je suis bien aise de vous dire encore une fois pour votre direction que jamais les Anglais ne m'intimideront par des menaces et que je ne me départirai pas des procédés que j'ai pris à ce sujet. Cependant, si le ministère anglais veut entrer en composition amiable sur cette affaire, il faudra qu'il s'en explique le premier et qu'il me fasse parvenir ses propositions, que j'entendrai et m'y expliquerai à mon tour, mais qu'à moins de cela je continuerai dans le train que j'ai une fois adopté. Voilà ma résolution prise, sur laquelle vous devez régler vos démarches, en prenant bien garde de ne rien faire qui y soit contraire et qui saurait blesser ma dignité dans une affaire où tout le bon droit est de mon côté.

Federic.

Nach dem Concept.


5876. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 28. April: „Le sieur Pollman vient de mander que l'affaire d'Ostfrise,1 agitée depuis quelque temps à la Diète de l'Empire, a été renvoyée au procès et cours de justice ordinaire devant le Conseil Aulique par un conclusum extorqué, pour ainsi dire, par les intrigues et par les menées sourdes de la cour de Vienne et celle d'Hanovre, aidées par le ministre de l'électeur de Mayence, directeur de la Diète … Comme il est constant que les électeurs de Mayence, de Saxe et de Bavière sont des pensionnaires de la cour de Londres … et que celui de Bohême est intéressé de soutenir la Jurisdiction du Conseil Aulique dans cette affaire, outre son étroite liaison avec la cour d'Hanovre, le Collège des Princes et surtout les Ecclésiastiques étant absolument dépendants de la cour de Vienne, il ne reste, selon nos faibles lumières, d'autre parti à prendre contre cet arrêt que d'en faire connaître les abus et les nullités par une protestation solide&'133; Nous nous flattons que les mesures prises à ce sujet trouveront l'approbation de Votre Majesté“ …

Potsdam, 30. April 1753.

Sie haben ganz gut geantwortet; sie mögen nun weiter auf das beste darum schreiben und das Interesse Meines Hauses wohl beobachten. Ich werde Mich nirgends deshalb präsentiren, Mich aber auch nicht anders als mit Gewalt abtreiben lassen.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.



1 Vergl. S. 164 Anm. 1.