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5879. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 28. April: „Je n'ai rien pu découvrir jusqu'ici qui puisse indiquer des arrangements offensifs ou défensifs. Bien loin de remonter et compléter la cavalerie, on la réforme … Il ne m'est absolument rien revenu d'un achat des chevaux nécessaires pour le charriage de l'armée et- le transport de l'artillerie ni de préparatifs pour faire des magasins; et il est impossible que ces emplettes et préparatifs se fassent ici furtivement : ces sortes d'arrangements passent par trop de mains qui s'engageraient à fournir de l'argent, pour que le secret puisse s'en garder.“

Breslau, 5 mai 1753.

La dépêche que vous m'avez faite du 28 du mois dernier, m'a été fidèlement rendue, et j'ai eu tout lieu d'être content de ce que vous me marquez par rapport au campement de Saxe, d'autant que tous les autres avis que j'ai eus sur le même sujet, s'accordent parfaitement à ce que vous m'en avez mandé; ce qui ne vous empêchera cependant point d'être toujours attentif sur les magasins qu'on pourrait établir sous mains à différents lieux.

Quant à la réponse que vous avez eue du comte de Brühl sur votre mémoire concernant les affaires de la Steuer, je laisserai le soin d'y répliquer à mes ministres du département des affaires étrangères, auxquels je viens de la renvoyer avec mes instructions. En attendant, je veux bien vous dire pour votre direction, sur les deux articles qui en font les sujets principaux, que vous direz en termes honnêtes au comte de Brühl que je ne saurais que me tenir exactement à ce qui a été stipulé dans l'article 11 du traité de paix de Dresde, sans y admettre d'autres explications; que j'étais d'autant plus obligé de m'y tenir invariablement, puisque les inconvénients qui en résulteraient si je [me départis de la prérogative, étaient de trop de conséquence pour mes sujets, tant par rapport au commerce de mes sujets qu'à l'égard des successions qui leur pourraient échoir de là. Que l'article en question avait été le seul avantage que j'avais retiré par le traité de paix de Dresde et au sujet duquel j'avais remis tout le pays de Saxe, dont les armes m'avaient mis en possession, et que d'ailleurs tout ce que je demandais à cet égard, n'était, indépendamment de tout cela, [que] du droit de nature et des gens, savoir de payer les dettes qu'on avait contractées auprès de mes sujets. Mais comme je comprenais à mon tour également que les circonstances présentes de la cour de Dresde ne lui permettaient pas de satisfaire également à tous mes sujets créanciers de la Steuer à la foire instante de Leipzig, je ne voudrais point leur demander l'impossible, mais être content de la somme de 60,000 écus et de quelques milliers d'écus de plus qu'on paierait à la foire prochaine à mes sujets sur le capital et les intérêts qu'ils avaient à prétendre.

Voilà à peu près les termes dans lesquels vous pourrez vous expliquer avec les ministres de Saxe sur ce sujet, en appuyant toujours, quoiqu'avec douceur, sur ce que je vous ai marqué autrefois en détail