<428> surplus, il saurait bien arriver que le comte de Kaunitz fît le second tome du chancelier de Sinzendorff, qui, croyant avoir le cardinal Fleury entièrement dans sa poche, quand il fut à Soissons,1 se vit au bout du compte bien loin de son but.2

Je vous remercie des avis que vous m'avez donnés par rapport aux différents campements que les troupes autrichiennes iront former en Bohême et en Moravie. J'espère que vous continuerez de diriger toujours votre attention sur ce qui se passe à l'égard du militaire, pour m'en informer exactement du moindre détail. Comme le nom du lieu où les troupes camperont sous les ordres du général prince Piccolomini, a été mal chiffré dans votre dépêche de sorte qu'il n'a pas été intelligible, vous m'en informerez encore.3

Quant au plan d'une milice à former en Bohême et Moravie, il faudra voir s'il subsistera; mais tandis que l'Impératrice-Reine gardera la paix avec ses voisins, je ne serai guère embarrassé de ses arrangements domestiques.

Federic.

Nach dem Concept.


5895. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 18 mai 1753.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 4 et du 7 de ce mois. Pour ce qui regarde le prince Louis de Würtemberg,4 je serai bien aise si le ministère de France a pris ses sûretés à son égard pour qu'il ne songe plus à quitter le service de France pour passer en Autriche; car de dire qu'il n'y avait jamais pensé, je suis à même de prouver le contraire, par des pièces authentiques et de nouvelle date qui me sont encore tombées en main, qu'on a traité bien sérieusement là-dessus et que les chipoteries n'en sont pas encore finies. Ce que vous pourrez bien faire remarquer convenablement à M. de Contest.

Quant aux divisions qui règnent malheureusement entre le roi et le sénat de Suède, je suis bien fâché de n'être pas à même de les modérer plus que j'ai tâché de le faire. Il est vrai que la cour de Suède s'est toujours récriée contre le marquis d'Havrincourt en ce qu'il ne s'attache qu'au Sénat et que même dans des choses de nulle importance et purement domestiques ce ministre se rangeait toujours du côté du Sénat, jusqu'à soutenir haut à la main son parti contre, au lieu qu'il convenait à son caractère de modérer les deux partis et de contribuer à leur réconciliation. Le roi de Suède se plaint d'ailleurs sur des choses où le Sénat cherche d'empiéter ouvertement sur les prérogatives du Roi que la forme du gouvernement a attachées à sa dignité,



1 1728.

2 Vergl. auch Bd. III, 39.

3 Klinggräffen berichtet, Wien 26. Mai: „Le camp en Moravie doit se faire près d'Oltchan à une lieue d'Olmütz, sur la route de poste de Prostnitz.“

4 Vergl. S. 399. 412.