<435> pour Leurs Majestés Suédoises et leurs justes droits et prérogatives; qu'aussi longtemps que la forme du gouvernement établie en Suède n'était ni ébréchée ni attaquée de la part de la cour, il n'était que juste et raisonnable que celle-ci fût maintenue dans la jouissance de toutes les prérogatives qui y sont arrêtées en sa faveur; que la France ne doutait point que Votre Majesté ne fût dans les mêmes principes et qu'Elle ne reconnût aussi la nécessité indispensable de conserver, du moins dans le moment présent, cette forme de gouvernement, laquelle servant de règle de conduite à un roi qui n'avait été appelé à la succession du trône que sous la condition expresse de s'y tenir et qui l'avait promis par un double serment, ne pouvait être entamée de sa part, sans occasionner avec le temps un bouleversement général et une révolution universelle dans le royaume, dont il n'y avait que les ennemis de la Suède et de ses alliés qui puissent profiter; que tant que le Sénat ne s'écarterait point de cette règle, il n'y avait pas moyen d'y trouver à redire que l'ambassadeur de France en approuvât la conduite, mais qu'au surplus il ne manquerait jamais au respect et aux attentions dues à Leurs Majestés Suédoises et que bien au contraire il continuerait de travailler avec tout le zèle possible à concilier les esprits des deux partis, et qu'il se flattait même de le faire avec succès, pourvu que Leurs Majestés Suédoises voulussent lui témoigner un peu plus de confiance que par le passé; que, quant aux avis secrets que Votre Majesté avait reçus et communiqués à la France touchant la négociation que l'on prétendait que le parti antisénatorial avait entamée en Russie pour y obtenir l'argent nécessaire pour gagner la supériorité à la Diète prochaine sur le parti du Sénat,1 et cela, à ce que l'on prétend savoir de source en France, par le canal du colonel Sterniel, dans le temps que le roi de Suède, à l'occasion de son passage en Finlande, l'avait envoyé à Pétersbourg pour complimenter l'impératrice de Russie, on s'en rapportait à la haute pénétration de Votre Majesté s'il y avait moyen de s'empêcher de soupçonner, vu les circonstances de la conjoncture, que cet officier n'aurait jamais osé se charger d'une pareille commission sans le consentement de sa cour ou du moins sans sa connivence, quelques protestations qu'elle fît du contraire; qu'au reste le roi de France se flattait et faisait des instances à Votre Majesté qu'Elle voudrait bien faire des insinuations convenables là-dessus à Leurs Majestés Suédoises.2

Nach dem zum Zwecke der Mittheilung an die Königin von Schweden im Cabinet revidirten Texte des Berichtes. Das Begleitschreiben an die Königin von Schweden liegt nicht vor.



1 Vergl. S. 400.

2 Schluss des Originalberichtes der Minister: „Qu'au reste la France se flattait que Votre Majesté ne discontinuerait point d'employer Ses soins officieux pour rectifier l'esprit de la Reine, Sa sœur, dans le même sens qu'Elle l'avait fait du vivant du comte de Tyrconnell, les conseils que Votre Majesté lui avait inspirés alors et qu'Elle avait communiqués à ce ministre, étant les plus salutaires qu'on eût pu lui donner, puisqu'en effet rien ne pouvait arriver de plus fatal pour le système de la Suède, pour Leurs Majestés Suédoises et pour la famille royale que si elles se mettaient en tête de vouloir attaquer la forme du gouvernement et lui attirer un pouvoir plus étendu que celle-ci ne lui attribuait, entreprise qui serait infailliblement suivie de troubles et d'une révolution, à laquelle ni Votre Majesté ni la France ne pourront jamais trouver leur compte, du moins dans la situation où les affaires générales se trouvent actuellement.“